Pour plaider en faveur du multilateralisme : Le chef de la diplomatie chinoise en tournée en Europe

11/02/2025 mis à jour: 22:36
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Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise - Photo : D. R.

La tournée du chef de la diplomatie chinoise intervient alors que le retour de Trump à la Maison Blanche ne fait qu’augmenter la tension avec Pékin sur moult sujets.

Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, va effectuer cette semaine une mini-tournée en Europe, où il participera à la conférence de sécurité de Munich, a annoncé son ministère hier, selon l’AFP. Surnommé le «Davos de la Défense», cette conférence, qui se tient du 14 au 16 février, réunit chaque année l’élite de la géopolitique mondiale dans la capitale bavaroise, en Allemagne.

Le ministre des Affaires étrangères chinois se rendra également à partir de mercredi au Royaume-Uni et en Irlande. Il est ensuite attendu aux Nations unies à New York pour une réunion sur la gouvernance mondiale. Il participera enfin à une réunion ministérielle du G20 prévue les 20 et 21 février en Afrique du Sud.

Wang Yi entend y défendre le «multilatéralisme» et la coopération internationale, a indiqué un porte-parole de la diplomatie chinoise, Guo Jiakun. Demain, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé qu’il boycotterait cette réunion, accusant l’Afrique du Sud d’«anti-américanisme».

«Le G20 devrait promouvoir l’esprit de partenariat et la coopération pour une croissance économique mondiale et orienter la gouvernance mondiale vers une direction plus juste et plus raisonnable», a souligné pour sa part Guo Jiankun. Le nouveau président américain Donald Trump a imposé de nouveaux droits de douane à la Chine mais aussi à certains des alliés traditionnels des Etats-Unis, faisant craindre une guerre commerciale mondiale.

Tension

Par ailleurs, Pékin a jugé hier qu’une déclaration conjointe des Etats-Unis et du Japon condamnant les «activités provocatrices» de la Chine en mer de Chine méridionale attaquait et diffamait la Chine. Cette déclaration «interfère de manière flagrante dans les affaires intérieures de la Chine, attaque et diffame la Chine et exacerbe les tensions régionales», a déclaré lors d’un point de presse régulier Guo Jiakun.

La Chine a protesté de façon solennelle auprès des deux pays, a-t-il ajouté. Vendredi, le président américain Donald Trump et le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba ont affirmé «leur ferme opposition aux revendications maritimes illégales de la Chine» et dénoncé des «activités menaçantes et provocatrices» de Pékin en mer de Chine méridionale.

La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) aux prétentions rivales. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions face à Pékin et des confrontations récurrentes ont lieu près de certaines îles.

Les tensions ont atteint ces derniers mois des niveaux inégalés depuis plusieurs années. Une confrontation qui alimente les craintes d’un potentiel conflit qui pourrait entraîner l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille.

Donald Trump et Shigeru Ishiba ont par ailleurs indiqué qu’ils soutiennent la participation de Taïwan aux organisations internationales et qu’ils «s’opposaient à toute tentative de modifier unilatéralement le statu quo (dans le détroit de Taïwan) par la force ou la coercition».

La Chine estime que l’île est l’une de ses provinces qu’elle n’a pas encore réussi à unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir. «La plus grande menace à la paix dans le détroit de Taïwan aujourd’hui, ce sont les actions séparatistes de ceux qui prônent l’indépendance de Taïwan et la connivence et le soutien des forces extérieures», a déclaré Guo Jiakun.

Si les Etats-Unis et le Japon «se soucient réellement de la paix et de la stabilité», ils doivent «s’opposer clairement à l’indépendance de Taïwan», a-t-il souligné. Comme la plupart des pays, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec Taïwan, mais sont le principal fournisseur d’armes de l’île. 
 

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