Portrait - Feriel Guellaz : Une jeune architecte au service de la mémoire culturelle

03/06/2025 mis à jour: 21:43
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Feriel Guellaz, écrivaine et traductrice algérienne - Photo : D. R.

Dans la région de Bouira, berceau de traditions et de paysages époustouflants, Feriel Guellaz se distingue par une passion rare et précieuse : celle de la culture, de l’architecture traditionnelle et de la littérature.

Née le 20 juin 2001, à M’Cheddallah, cette jeune architecte diplômée de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (promotion 2024), incarne une génération nouvelle qui œuvre à la valorisation du patrimoine amazigh à travers l’écriture et la transmission orale. Très tôt attirée par la lecture et l’écriture, Feriel Guellaz s’est rapidement tournée vers la littérature amazighe. Son premier ouvrage Yir Tawenza, coécrit avec Mass Laidali K., est déjà en rupture de stock, preuve de l’engouement suscité par son univers empreint de mémoire et de poésie.

Elle contribue également à la revue Tamgut, en partenariat avec l’association éponyme, où elle traite de thèmes comme l’identité, la transmission et la richesse du patrimoine local. Parmi ses projets récents, Feriel Guellaz s’est distinguée par la traduction en tamazight d’une légende emblématique de la wilaya de Bouira : celle de Lalla M’lawa, une princesse d’origine mystérieuse, qui se révolta contre la volonté de son père et s’enfuit avec l’homme qu’elle aimait vers la région d’Ahl El Ksar.

En adaptant cette légende transmise oralement, initialement rédigée par Adila Katia, Feriel contribue à préserver une partie précieuse de la mémoire collective. C’est d’ailleurs à Ahl El Ksar, lors du Salon du livre et Festival poétique organisé du 28 au 31 mai à la maison de la culture, que l’écrivaine a rencontré Amin Zaoui. Lors de sa conférence sur «Lire et écrire en Algérie d’aujourd’hui», celui-ci l’a encouragée à poursuivre dans la voie de la traduction et à partager les textes qui lui sont chers. Bien qu’investie dans sa jeune carrière d’architecte, Feriel ne dissocie pas son métier de sa passion pour la culture.

Son projet de fin d’études s’inspire de la maison kabyle, dans la lignée du grand architecte Amar Lounas. «Sur ses traces», dit-elle, «j’ai tenté de concevoir un projet moderne inspiré des fondements et du style de l’habitat traditionnel». Feriel Guellaz incarne une jeunesse engagée, qui fait dialoguer modernité et tradition, architecture et mémoire, art et identité. Son engagement lui a valu plusieurs invitations sur les plateaux de télévision, où elle partage son parcours et sa vision de l’architecture comme outil de transmission culturelle. Elle travaille sur d’autres projets toujours en relation avec l’histoire et l’amour de la terre. R. Y.

 

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