Les nouveaux tarifs douaniers américains risquent, selon un rapport de ONU Commerce et Développement Cnuced, de perturber les chaînes d’approvisionnement maritime.
L’agence onusienne avertit que les droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium augmentent déjà les coûts de la construction navale et les installations portuaires.
De même que les tensions commerciales impactent directement le commerce des produits océaniques. Les secteurs liés aux océans, comprenant le transport maritime, le tourisme, la pêche et l’énergie marine, représentaient 7% du commerce mondial en 2023, pour une valeur totale de 2200 milliards de dollars. Tout en rappelant qu’il «est nécessaire de maintenir la fluidité du commerce maritime de manière durable», la Cnuced estime que les nouveaux tarifs douaniers pourraient affecter les flux commerciaux bilatéraux traditionnels, et les consommateurs et exportateurs en paieront le prix fort. Le nouveau rapport de la Cnuced souligne que les «services maritimes seront également touchés, notamment les services de transport maritime de marchandises, qui pourraient être confrontés à une demande plus faible que les années précédentes et à des changements dans les itinéraires maritimes».
A l’approche de la Conférence des Nations unies sur les océans, prévue à Nice, l’organisation onusienne lance un appel aux Etats membres afin de «prendre des mesures pour moderniser les infrastructures maritimes, à mettre fin aux subventions qui nuisent aux écosystèmes océaniques, à combler les lacunes juridiques en haute mer et à permettre un commerce plus équitable entre les pays en développement».
Les droits de douane des Etats-Unis sur les produits halieutiques sont un véritable défi pour les pays dépendants du marché américain. «Le Mexique, le Canada sont les plus exposés, mais peuvent bénéficier d’une exonération tarifaire dans le cadre de l’Accord Etats-Unis-Mexique-Canada, à condition de respecter les règles d’origine».
La Cnuced alerte; par ailleurs; sur la saturation des océans par 75 jusqu’à 199 millions de tonnes de plastiques. Les étendues océaniques reçoivent chaque année entre 8 et 10 millions de tonnes de déchets plastiques. «Le commerce mondial des océans est de plus en plus menacé par les événement climatiques, l’élévation du niveau de la mer, la perte de biodiversité, la surexploitation de la vie marine, la pollution par le plastique et d’autres formes de pollution.
Ces pressions environnementales, qui s’intensifient, continuent ainsi d’affecter les infrastructures portuaires, le transport maritime, les communautés côtières, en particulier dans les économies vulnérables», alerte ONU Commerce et Développement. La même organisation explique que la pollution, qu’elle soit le fait de grandes plaques d’ordures ou de microplatisques, fait peser de graves menaces sur les écosystèmes marins et la santé humaine avec la présence accrue des microplatisques dans les poissons.
Malgré les risques constatés et à prévoir, les exportations de matières plastiques et de produits à base de plastique ont atteint le chiffre record de 1200 milliards de dollars en 2022, soit 4% du commerce mondial.
Nadjia Bouaricha