Pays-Bas : après le retrait de Wilders, des élections anticipées à venir

03/06/2025 mis à jour: 21:28
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Le dirigeant d’extrême droite a retiré ce mardi son parti de la coalition gouvernementale à la suite d’un différend sur l’immigration.

La coalition au pouvoir aux Pays-Bas s’est effondrée après le retrait du Parti de la Liberté (PVV), dirigé par Geert Wilders. Ce dernier a annoncé ce mardi sur le réseau social X que son parti quittait le gouvernement, invoquant l’absence de signature sur un plan visant à durcir la politique d’asile. Il reproche à ses partenaires de ne pas avoir mis en œuvre assez rapidement la politique migratoire très stricte promise après la victoire du PVV aux élections législatives de novembre 2023.

Ce départ plonge la cinquième économie de l’Union européenne dans une nouvelle phase d’incertitude politique. Dix-huit mois après sa percée électorale, le PVV reste en tête dans les sondages, bien que l’écart avec ses concurrents se soit réduit. L’alliance entre les Verts et les sociaux-démocrates, conduite par l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, ainsi que le parti libéral VVD, demeurent des forces politiques importantes. Toute élection anticipée s’annonce donc très disputée.

Fin mai, Geert Wilders avait déjà laissé entrevoir une rupture. Lors d’une conférence de presse improvisée, il avait exprimé son impatience face au gouvernement dirigé par le Premier ministre Dick Schoof, menaçant de faire éclater la coalition si un plan en dix points sur l’immigration n’était pas adopté rapidement. Ce plan visait notamment à fermer les frontières aux demandeurs d’asile, interdire les regroupements familiaux, ne plus ouvrir de centres d’accueil et même en fermer certains. Il incluait aussi l’expulsion de personnes binationales condamnées pour des crimes.

Ces propositions ont immédiatement suscité de vives critiques. Des experts juridiques et constitutionnels les ont jugées irréalisables ou contraires au droit, certains estimant que Wilders cherchait délibérément à provoquer une crise politique pour faire tomber l’exécutif.

Surnommé le « Trump néerlandais » pour ses positions anti-immigration et son style provocateur, Wilders n’avait pas pu accéder au poste de Premier ministre malgré sa victoire électorale. Ses partenaires de coalition avaient préféré nommer Dick Schoof, une figure plus consensuelle. Dans un paysage politique morcelé, aucun parti ne peut gouverner seul au Parlement, qui compte 150 sièges, rendant les alliances fragiles et les gouvernements souvent instables.

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