Pavillon de bijoux au musée du Bardo : Un trésor reflétant l’authenticité de l’identité et du patrimoine algérien

16/05/2022 mis à jour: 08:26
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La collection de bijoux ethnographiques algériens, une des plus importantes collections du musée national du Bardo à Alger constitue un modèle unique au niveau maghrébin et international qui reflète, à travers plus de 1400 pièces, l’identité et l’authenticité de l’Algérie et sa présence à travers l’histoire.

Cette rare collection muséale reflète la richesse des techniques de fabrication et de décoration et la diversité de l’artisanat en Algérie, à commencer par les bijoux en argent de la région des Aurès incrustés de pierres de verre et ceux de la région de Kabylie ornés de corail, ou les bijoux sobres décorés aux différentes formes inspirées du couvert végétal et animalier de la région de l’Atlas saharien, en passant par ceux d’Alger, de Tamanrasset et d’Adrar. La collection met également en lumière la particularité de la créativité algérienne, qui inspire encore aujourd’hui les créateurs de bijoux.

A cet égard, la commissaire du patrimoine culturel au musée du Bardo, Sana Alleg, a indiqué que ces bijoux «comptent 1435 pièces d’or et d’argent datant des XIVe et XXe siècles et représentant différentes régions du pays, à l’instar des Aurès, la Kabylie, l’Atlas saharien (Laghouat, Djelfa, Messaâd, Bou Saâda..), les oasis sahariennes (El-Meniaa, Ouargla, Adrar..), le Tassili N’Ajjer et l’Ahaggar (Tamanrasset, Djanet) et certaines villes comme Alger, Médéa, Blida, Constantine et Oran. Elles reflètent également la richesse et la diversité technique et de décoration de chaque région avec ses propres particularités.»

La collection renferme un grand nombre de pièces rares et anciennes pour la plupart en or et en argent qui ont «disparu de la circulation» comme «les colliers, les bagues, les ceintures, les bracelets, les boucles, dont une partie a été acquise à l’époque coloniale. Au lendemain de l’indépendance, cette collection a été enrichie par d’autres pièces à la faveur des opérations et des sorties sur le terrain effectuées par les responsables de la conservation et les spécialistes du patrimoine».

Richesse technique

Evoquant la fabrication des bijoux traditionnels, l’intervenante a indiqué que la région des Aurès est connue pour sa richesse technique avec le recours à l’argent et l’utilisation du poinçonnage et des pierres de verre colorées, alors que la région de Kabylie utilise l’argent et la technique de l’émaillerie et l’incrustation du corail.

Les bijoux des régions de l’Atlas saharien, les oasis, le Tassili N’ajjer et le Hoggar «ont des particularités spécifiques reflétant la marque de la région tant en ce qui concerne les techniques de fabrication que l’aspect artistique décoratif». La fabrication des bijoux en Algérie «est le signe des compétences uniques en leur genre qui reflètent la richesse locale séculaire qui est aussi le fruit d’échange découlant des civilisations byzantine, islamique, romaine, andalouse, ottomane et autres».

D’ailleurs, les bijoux des villes qui représentaient «les centres du pouvoir politique et d’attraction des commerçants et des étrangers sont caractérisés par plusieurs spécificités et créativités», «Tandis que les zones rurales ont gardé le caractère local dans toutes les fabrications des bijoux, de la céramique et du cuivre, voire le bâtiment», a-t-elle ajouté.

Elle a rappelé «la découverte de bijoux remontant à l’époque islamique durant une fouille au niveau de la Qalaâ des Beni Hammad classée dans la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco». Mme Alleg a souligné que l’une des missions les plus importantes du musée consiste en la préservation, l’entretien et la restauration des collections muséales, qu’elles soient archéologiques ou ethnographiques, et ce, afin de transmettre ce patrimoine aux générations futures et mettre en valeur la noblesse de la société algérienne.

«Des visites périodiques des magasins de collection effectuées par l’attaché de conservation et le gouverneur du patrimoine à titre préventif pour contrôler les normes de conservation afin que les pièces restent intactes plus longtemps et sans recours à la restauration. Quant aux pièces endommagées, elles ont été transférées au laboratoire, où des experts spécialisés procèdent au diagnostic de leur état et à leur restauration selon les normes internationales et des technologies modernes».

Selon la même intervenante, de nombreux chercheurs, relevant du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH) et des instituts spécialisés, mènent des études et des recherches sur «les collections muséales de bijoux en Algérie» et autres arts appliqués, car ils donnent une vision globale sur le niveau politique, économique, social et culturel prévalant en Algérie, et ce, dans le souci de valoriser le patrimoine culturel national et sa préservation pour les générations futures afin de renforcer l’identité et l’appartenance.

Outre la collection ethnographique des bijoux traditionnels algériens, le musée du Bardo dispose d’une riche collection de bijoux préhistoriques et une autre collection figurant parmi celle de mobilier funéraire de la reine targuie Tinhinane. Pour rappel, le musée du Bardo accueille, depuis le 27 février, une exposition intitulée «Le bijou algérien: identité et authenticité» qui se poursuivra jusqu’en octobre prochain. Cette exposition comprend plus de 300 pièces de bijoux traditionnels des différentes régions du pays.


 

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