New York met en place son péage urbain malgré l'opposition de Trump

05/01/2025 mis à jour: 16:16
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New York a lancé dimanche son programme de péage urbain pour les automobilistes souhaitant accéder au centre de Manhattan. Cette initiative, inédite aux États-Unis, marque un tournant dans un pays où la voiture est reine et suscite déjà une querelle entre les autorités locales et le futur président Donald Trump. 

La gouverneure démocrate de l'État, Kathy Hochul, avait annoncé en novembre que les automobilistes entrant dans l'île de Manhattan au sud de Central Park devraient payer un péage de 9 dollars en journée.

Ce projet, débattu depuis des années dans la vie politique locale, vise à réduire la pollution atmosphérique tout en finançant le métro new-yorkais, souvent critiqué pour ses tarifs élevés (2,90 dollars par trajet) et son manque de modernisation. Sa mise en application, deux semaines avant l'investiture de Donald Trump, n'est pas anodine, car l'approbation de la présidence américaine est nécessaire pour ce type de mesure. Si l'administration Biden s'est montrée favorable, Donald Trump a exprimé sa « forte opposition », estimant que ce péage urbain « va heurter les travailleurs, les familles et les entreprises ».

Kathy Hochul a cherché à devancer le président élu pour empêcher un veto, mais le litige promet de s'intensifier dans les semaines à venir. Les agglomérations voisines de New York, notamment le New Jersey, dénoncent les répercussions économiques et sociales de cette taxe sur leurs entreprises et sur leurs résidents qui travaillent à Manhattan. Un juge a toutefois rejeté vendredi un recours de dernière minute déposé par des responsables du New Jersey, qui jugeaient que le projet aurait un impact environnemental négatif sur les zones limitrophes.

Les associations de chauffeurs de taxis ont également exprimé leur mécontentement, car leurs clients doivent désormais payer une surcharge pour les courses dans la zone concernée. Chaque jour, près de 700.000 véhicules circulent à une vitesse moyenne de 11 km/h dans cette zone, comprise entre la 60e rue et le sud de Manhattan, au milieu d'un vacarme permanent de klaxons et de sirènes de police, pompiers et ambulances. Des dispenses et des réductions sont toutefois prévues pour certains usagers, notamment les bas salaires ou les automobilistes fréquents, qui entrent plus de dix fois par mois dans la zone. Ce type de mesure a déjà été mis en place dans d'autres grandes métropoles, comme Londres ou Milan.

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