Médias : El Kadi Ihsane condamné à 6 mois de prison ferme

08/06/2022 mis à jour: 06:10
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Le journaliste et directeur du groupe médiatique Maghreb Emergent et Radio M a été condamné à six mois de prison ferme et 50 000 DA d’amende. 

Ce verdict a été prononcé hier par la juge près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, qui a statué sur une plainte de l’ex-ministre de la Communication, Amar Belhimer. Ce dernier a engagé des poursuites contre El Kadi Ihsane pour un article-analyse publié en mars 2021 sur le site de Radio M. 
 

Placé sous contrôle judiciaire depuis mai 2021, le journaliste n’a été jugé que le 17 mai dernier. Il a été accusé d’«atteinte à l’intégrité du territoire national (article 79 du code pénal)»,  «publication et propagation de manière délibérée, par tout moyen, de fausses informations au sein du public, de nature à nuire à la sécurité et à l’ordre publics (article 196 bis)» et «exposition de publications de nature à nuire à l’intérêt national (article 96)». 

El Kadi Ihsane a été interrogé plusieurs fois par les services de la gendarmerie en 2021, avant que la justice ne lui impose une ISTN (Interdiction de sortie du territoire national, confiscation de passeport et interdiction de sortie des limites territoriales de la wilaya d’Alger, sauf autorisation). 

En mars dernier, il a été convoqué également par la gendarmerie de Tizi Ouzou et le tribunal de Larbaâ Nath Irathen dans la même wilaya qui l’accuse d’«appartenance à un groupe terroriste». 
 

Réagissant à sa condamnation, le journaliste affirme l’avoir ressentie comme «une humiliation». «C’est la première fois que je suis condamné pour un article de presse. Je n’étais pas présent ce matin au tribunal, car je suis à Oran pour une couverture, car je continue à exercer mon travail de journaliste. Je suis, à la fois, en colère et triste. 

Car il y aura un deuxième procès (procès en appel, ndlr) concernant cette affaire qui ne sert ni le journalisme, ni la justice, ni l’image du pays. 

D’abord, le réquisitoire du procureur, qui a demandé trois ans de prison, a suscité une vive réaction en Algérie et à l’étranger pour dénoncer le non-respect de la liberté de la presse», affirme-t-il, précisant que le dossier est vide. «Mes avocats ont démontré devant le tribunal que le ministère de la Communication n’a pas la qualité pour intenter ce procès contre moi. La présidente du tribunal n’avait pas pris cela en considération. 

Malheureusement, il y aura un autre procès, à savoir un procès en appel», lance-t-il, précisant qu’il se défendra jusqu’au bout.  

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