Marco Migliorelli, chef de coopération de la délégation européenne, rappelle dans cet entretien l’engagement de l’UE à soutenir la jeunesse algérienne et souligne le potentiel touristique énorme de l’Algérie, attrayant pour les Européens, et la nécessité de développer des services adaptés.
Entretien réalisé par Kamel Benelkadi
Quels sont actuellement les principaux chantiers de coopération ?
Evidemment, on a une coopération très étroite dans le domaine de l'énergie. A part cela, on travaille beaucoup avec les autorités sur d’autres domaines, l’agriculture, l’eau. On a aussi de très bonnes relations avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et sur l’emploi, on travaille avec le gouvernement. Et d’autres secteurs, comme les finances, on a des programmes. Notre appui, en fait, se concrétise au niveau de la coopération avec des programmes.
Donc, ce sont des programmes qui sont décidés par l’Union européenne, en partenariat avec l’Algérie. Une démarche en commun. Il y a toujours cette idée de travailler ensemble sur des activités financées par l’Union européenne pour atteindre des objectifs communs. Depuis 20 ans, il y a eu vraiment beaucoup de programmes réalisés de manière très fructueuse. On est contents et on voudrait faire plus. Aujourd’hui, l’Algérie cherche, sous la gouvernance du président Abdelmadjid Tebboune, à diversifier son économie et améliorer le commerce. Je peux dire que l’Union européenne est prête à travailler avec l’Algérie dans ces domaines.
Il y a même un nouveau chapitre qui s’ouvre entre l’Algérie et l’Union européenne pour un partenariat prometteur plus renforcée pour le futur...
Oui, en fait, au niveau de l’Union européenne déjà, la nouvelle Commission européenne a annoncé la définition de ce que nous avons appelé le nouveau pacte pour la Méditerranée. Donc l’esprit est celui du partenariat, l’Union européenne veut travailler avec également tous les pays de la Méditerranée pour développer un partenariat axé sur les bénéfices économiques qu’on peut en tirer, donc des investissements, commerce, emploi, jeunesse. Et tous les autres éléments que chaque gouvernement veut discuter. Je crois qu’il y aura une ouverture sur cela. Et dans les prochains mois, il y aura des consultations. Donc l’Europe est prête à en discuter. Je pense que c’est le bon moment pour l’Algérie avec cette nouvelle ambition de diversification de l’économie et attirer des investissements et l’Union européenne est prête pour l'appuyer. Avec l’objectif d’un esprit de partenariat gagnant-gagnant. L’Europe a besoin de l’Algérie et l’Algérie a besoin de l’Europe. En plus, il y a vraiment beaucoup de potentiel dans plusieurs domaines. Et c’est sur cela qu’il faut parler, discuter, comme on le fait déjà. Mais on peut chercher à aller à un niveau supérieur, si possible. Et c’est cela que l’Union européenne va commencer à faire.
Il y a un des programmes les plus fructueux qui est Jil Siyaha. Comment appréciez-vous ce nouveau partenariat ?
Disons d’abord que ce programme n’est pas nouveau, cela fait déjà quelque temps qu’il a commencé. Il est ciblé sur la jeunesse, donc l'aider à être plus proche du monde du travail qui change très vite. Avec le gouvernement, on a décidé de travailler sur le tourisme et on a mis en place un programme pour que la jeunesse algérienne puisse développer certaines compétences dans le secteur du tourisme. Là aussi, il y a un potentiel énorme, je dirais que l’Algérie a la possibilité de créer un type de tourisme qui n’existe pas ailleurs. Ici, par rapport à d’autres pays, il faut le dire, il n’y a pas beaucoup de touristes. Mais, je pense qu’on peut vraiment travailler sur un concept nouveau de tourisme, pas le tourisme de masse, le sur-tourisme. Il y a tellement de potentiel au niveau de la beauté naturelle et même artistique. Alger est une ville incroyable, pleine d’histoires, la côte est magnifique, il y a tout à créer et la possibilité de faire quelque chose d’unique au monde.
Vous avez parlé de l’intérêt de certains Européens à venir en Algérie. Y a-t-il une demande qui s’est exprimée ?
Je n’ai pas de données fiables, mais quand je parle de mon expérience depuis que je suis en poste en Algérie, tout le monde se dit intéressé. Peut-être que, dans le cadre du développement touristique, il faut aussi communiquer plus souvent mettant en avant la beauté du pays. Il y a plein d’histoires anciennes. J’ai dit qu’il y a tellement de choses à développer ici. Il y a une demande internationale évidente. Le Sud est déjà une région unique. Evidemment, les visas à l’arrivée, cela peut aider. Il faut les mettre dans un cadre plus large.
Il y a le balnéaire. Si on trouve une clé pour mettre en valeur tout ce qu’il y a, il y a un potentiel énorme. Il faut y réfléchir d’autant plus que les attentes changent, ce n’est pas à l’Union européenne de décider des modèles de tourisme, mais on est prêt à y travailler, comme on travaille dans ces programmes, en appuyant le gouvernement, parce qu’il y a du potentiel. La demande, pour moi, c’est évident qu’elle existe. Les gens veulent venir ici pour le tourisme. Donc, il faut travailler dans cette direction.