L’UNRWA parle d'«une instrumentalisation de l'aide humanitaire»

14/05/2025 mis à jour: 18:31
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Photo : D. R.

Le commissaire général de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé «une instrumentalisation de l'aide humanitaire» dans la bande de Ghaza, soumise depuis plus de deux mois à un blocus sioniste étouffant. «La famine se propage, les gens sont épuisés, ils ont faim...

On peut s'attendre à ce que dans les semaines à venir, si aucune aide n'arrive, les gens ne mourront pas à cause des bombardements, mais à cause du manque de nourriture», a averti M. Lazzarini dans une interview à la chaîne britannique BBC. «C'est une instrumentalisation de l'aide humanitaire», a-t-il dénoncé, réaffirmant que le refus de l'entité sioniste de fournir de la nourriture à la population de l'enclave palestinienne «est une arme de guerre».

Par ailleurs, le patron de l'UNRWA a confié au média britannique qu'il manquait de mots pour «décrire la misère et la tragédie qui frappent la population de Ghaza», rappelant que «cela fait plus de deux mois qu'elle est privée d'aide», en référence au blocus sioniste imposé à Ghaza depuis le 2 mars.

Et de poursuivre : «Si les mots ne suffisent pas, consultez les rapports réguliers du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC)», une évaluation des famines et des urgences alimentaires fondée sur des données fiables. Ce cadre, mis en œuvre conjointement par les agences des Nations unies, les organisations humanitaires et les gouvernements, mesure la présence ou non d'une famine. Le dernier rapport de l'IPC indique que Ghaza est proche de la famine.

Or, il indique que l'ensemble de la population, soit plus de deux millions de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, souffre d'une insécurité alimentaire aiguë. En clair, cela signifie qu'ils sont affamés par le blocus sioniste. L'IPC indique que 470 000 Palestiniens, soit 22% de la population de Ghaza, se trouvent dans une situation qualifiée de «phase 5 – catastrophe».

L'IPC définit cette situation comme une situation dans laquelle «au moins un foyer sur cinq souffre d'un manque extrême de nourriture et risque la famine». Concrètement, la classification de phase 5, la plus aiguë utilisée par l'IPC, estime que «71 000 enfants et plus de 17 000 mères auront besoin d'un traitement urgent pour malnutrition aiguë».

Le nombre de repas quotidiens en baisse de 70% 

Le nombre de repas quotidiens fournis aux Palestiniens de la bande de Ghaza a diminué de 70% cette semaine par rapport à la semaine dernière, a déclaré, lundi, l'ONU. Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué, lors d'une conférence de presse au siège des Nations unies à New York, que le nombre de repas quotidiens fournis aux citoyens palestiniens dans l'enclave palestinienne est passé de 840 000 la semaine dernière, à 260 000, soit une baisse de 70%.

M. Dujarric a souligné que l'aide humanitaire ne se limitait pas à la nourriture, jugeant «important», pour les équipes des Nations unies d'entrer à Ghaza et d'identifier les besoins des Palestiniens sur le terrain. Il a également souligné la nécessité de fournir directement aux Palestiniens de l'enclave, des services d'eau, de santé, de nutrition, d'éducation et de protection.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a précédemment déclaré que le blocage de l'accès à la nourriture et aux fournitures de base dans la bande de Ghaza provoquait «davantage de morts et de glissements vers la famine».

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