Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps la violence des bandes criminelles qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique.
Les gangs ont encore renforcé leur contrôle de la capitale haïtienne où un «total effondrement» de la présence de l’Etat pourrait devenir un «scénario bien réel», a alerté l’ONU hier, décrivant un pays toujours «plus proche du précipice». Ces derniers mois, «nous avons continué à voir une nette érosion de l’autorité de l’Etat et de l’état de droit.
La violence brutale des gangs touche tous les aspects de la vie publique et privée», a commenté le sous-secrétaire général de l’ONU chargé des Amériques Miroslav Jenca, devant le Conseil de sécurité. Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique.
«Sans action accrue de la communauté internationale, un effondrement total de la présence de l’Etat dans la capitale pourrait devenir un scénario bien réel», a mis en garde M. Jenca.
«Malgré tous leurs efforts», la police et la mission multinationale de sécurité (MMAS) menée par le Kenya, qui un an après le début de son déploiement reste sous-équipée et sous-financée, «ont été incapables de faire des progrès vers le rétablissement de l’autorité de l’Etat», a-t-il déploré, appelant la communauté internationale à «agir maintenant».
«Les options sur la table seront bien moins coûteuses et complexes qu’un effondrement de la présence de l’Etat», a-t-il ajouté, en référence notamment à la proposition du secrétaire général de l’ONU de créer une mission onusienne pour apporter une aide logistique et financière à la MMAS.
«Les groupes criminels armés ont pris le quasi-contrôle de la capitale, avec environ 90% de Port-au-Prince sous leur emprise», a de son côté précisé Ghada Waly, directrice de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). La précédente estimation faisait état de 85%. «Ce qui était déjà une situation grave est en train de dégénérer davantage», a-t-elle insisté, décrivant des gangs qui commencent à mettre en place des «structures de gouvernance parallèles». La patronne de l’ONUDC a évoqué hier de nouvelles accusations «encore plus perturbantes de trafic d’êtres humains destinés au prélèvement d’organes».