Le ministre de l’Education nationale, Mohamed-Seghir Saâdaoui, a, dans une déclaration à l’APN, voulu dissiper les malentendus au sujet de la classification et de la promotion des enseignants relevant du secteur de l’éducation.
Il a ainsi affirmé «qu’aucune distinction n’est établie entre les enseignants issus des écoles normales supérieures et ceux diplômés des universités», tant dans les critères de recrutement que dans les mécanismes d’évolution de carrière. «Ce qui les unit, c’est avant tout leur qualité d’enseignant», a souligné le ministre, balayant toute idée de hiérarchie fondée sur l’origine du diplôme.
Il faut rappeler, à ce propos, que certains syndicats avaient réclamé la valorisation du diplôme de l’ENS (bac+5), en faisant un outil de recrutement direct dispensant du stage et une promotion hors catégorie. «Les sortants des ENS devraient être mieux valorisés, car ils constituent le cœur de l’excellence pédagogique dans notre pays», avait déclaré le coordinateur du Cnapeste à El Watan après la publication du statut particulier des enseignants.
La classification des enseignants obéit aux règles générales de la Fonction publique, régies notamment par la loi 03/06 du 15 juillet 2006 et le décret présidentiel 07-304 du 29 septembre 2007. Selon ces textes, «chaque diplôme correspond à un classement spécifique», indépendamment de l’établissement formateur, qu’il s’agisse d’une école normale supérieure ou d’une université.
Ainsi, un master universitaire et une formation spécialisée de cinq ans en école normale sont considérés comme équivalents pour l’accès aux grades de base dans les trois cycles d’enseignement : primaire, moyen et secondaire.
Accès direct au poste
Dans sa réponse à la question écrite du député Slimane Zerkati, le ministre a précisé que «le recrutement dans l’éducation nationale repose en priorité sur les besoins pédagogiques».
La règle reste l’accès direct au poste pour les diplômés des écoles normales supérieures, conformément au décret exécutif 25-54 du 21 janvier 2025. Toutefois, en cas d’insuffisance de candidats issus de ces filières, un recrutement exceptionnel peut être organisé, soit sur la base des diplômes, soit par concours, dans le strict respect du cadre réglementaire.
En matière de promotions, trois voies sont ouvertes à l’ensemble des enseignants, à savoir un concours professionnel après cinq années de service effectif, l’inscription sur une liste d’aptitude, après dix années d’expérience ou encore une promotion sur titre pour les enseignants ayant acquis de nouvelles qualifications postérieurement à leur recrutement.
Ces mécanismes s’appliquent, selon le ministre, de manière «équitable, et aucune mesure spécifique ne vient durcir les conditions pour les diplômés des écoles normales».
Le ministre Saâdaoui a insisté sur le fait que «les syndicats représentatifs des enseignants intègrent en leur sein aussi bien des diplômés des universités que des écoles normales». `Ils ont été invités à contribuer à l’élaboration du nouveau statut particulier du secteur, à travers les consultations menées par la commission technique ad hoc. Amel Blidi