La caravane Media Driving Tour, qui se tient du 28 mai au 2 juin, placée sous le slogan «3000 km de sécurité routière et de destination touristique», a bouclé hier son périple avec succès.
Après avoir parcouru, durant la première étape de la traversée les villes d’Alger-d’Oued Souf etTozeur, le Media Driving Tour a mis le cap vendredi sur l’île du Sud tunisien de Djerba. L’occasion pour la caravane, composée d’une soixantaine de médias algériens de découvrir un condensé de potentialités qui attirent les voyageurs du monde entier, mais qui reste au demeurant encore inaccessible aux Algériens. Pourtant, l’île fait chavirer des millions de cœurs à tout point de vue.
La première particularité de la péninsule de Djerba réside dans sa connexion aérienne, maritime et terrestre avec le continent tunisien. Elle accueille ses hôtes peut importe le temps qu’il faut. Environs deux heures pour la traversée terrestre à partir de Adjim El Djorf et seulement 20 minutes à vol d’oiseau sur le «battah» (le bac). A Djerba, l’occupation des sols parle d’elle-même. La zone touristique et ses dizaines d’hôtels longeant le bleu méditerranéen tournent littéralement le dos au reste de l’île.
Potentiel innombrable
Cette côte occupée par le tourisme de masse est souvent le seul aspect de Djerba que connaîtront les voyageurs en longeant la route qui borde la côte.
A tort, en pénétrant dans ses entrailles, le paysage révélera l’interaction séculaire entre les Djerbiens et leur environnement. Grâce à ses 514 km2, son climat méditerranéen relativement tempéré presque à toutes les saisons, l’étendue de ses plages et son riche patrimoine culturel, l’île tunisienne se place comme une destination privilégiée pour les inconditionnels de détente, d’aventure et de découverte.
Le territoire insulaire c’est aussi son histoire ancestrale qui a été jalonnée par le passage de plusieurs civilisations : phénicienne, romaine, vandale et même arabo-musulmane, expliquera notre guide durant le séjour.
Le courant ibadite, prédominant à Djerba, est l’autre clé majeure de la culture de Djerba qui n’est sans rappeler celle de la ville algérienne de Ghardaïa. «Cette mouvance de l’Islam prône les principes égalitaires, les qualités morales et la vertu du travail», nous dira davantage notre guide.
L’histoire religieuse est reflétée aussi par la présence de centaines de mosquées qui se distinguent les unes des autres. Une partie a été érigée au courant du VIIIe siècle le long du littoral constituant une première ligne de défense contre les invasions de l’époque, d’autres forteresses plus massive forment une seconde ligne de défense, un refuge de sécurité, des lieux de culte et d’enseignement. Mais cette île, aux multiples facettes, est aussi un carrefour de religions.
Autochtones, Berbères, athées, juifs, chrétiens ou musulmans, les habitants cohabitent dans une parfaite harmonie. La culture djerbienne a également été façonnée, nous explique-t-on, par l’économie diversifiée qui tire ses racines à la fois de la culture maraichère, de la pêche, de la poterie, de la tapisserie et de l’artisanat.
Cette culture insulaire est perceptible dans le mythique centre névralgique de la médine Houmet souk, où nous avons, lors d’une visite dans ses dédales, admiré des produits du terroir, d’épices exotiques et de textiles magistralement tissés. L’île est aussi une vitrine écologique.
Passer par là sans visiter l’îlot des flamants roses, située au nord-ouest du territoire insulaire, est un gâchis. Classée au Ramsar, ce bout de terre paradisiaque pour les ornithologues amateurs, abrite une importante colonie de flamants roses. L’île a été classée en 2023 d’ailleurs au patrimoine universel de l’Unesco pour ses innombrables richesses.
Une reconnaissance qui lui a permis de décrocher le titre de «l’île des rêves et joyau de la Tunisie». «Djerba, ce n’est pas une île déserte, c’est un patrimoine vivant : c’est l’île du vivre ensemble, de la tolérance et de la paix, c’est une île à part, un exemple pour le monde entier», s’est réjoui notre guide. Aziz Kharoum