L’Algérie certifiée exempte de paludisme par l’OMS en 2019 : «Un succès sanitaire majeur qui doit être préservé»

06/05/2025 mis à jour: 21:57
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L’Algérie a réussi à éradiquer le paludisme, comme attesté par l’OMS en 2019.» C’est ce qu’a assuré le ministère de la Santé, lors de la célébration de la Journée mondiale du paludisme. 

Célébrée le 25 avril de chaque année, le thème choisi pour cette occasion fut : «L’Algérie certifiée exempte du paludisme… préservons cet exploit». Mais pour saisir l’importance de cet exploit, il est important de connaître la maladie et ses dangers. 

En fait, la malaria, également appelée paludisme, est, selon Dr. Mohammed Hammou, médecin tropicaliste et entomologiste médical, une maladie infectieuse grave causée par un parasite du genre Plasmodium qui colonise initialement les cellules du foie avant de s’attaquer aux globules rouges, qu’il infiltre et fait exploser. «Cette destruction des cellules sanguines peut, dans certains cas graves, provoquer une obstruction des vaisseaux sanguins irriguant le cerveau, conduisant à ce qu’on appelle le neuropaludisme, une complication potentiellement mortelle», explique-t-il. 

De ce fait, ce parasite est transmis à l’être humain par la piqûre de moustiques infectés par un autre malade, principalement du genre Anophèles. 

En termes de chiffres, l’OMS indique que pas moins de 263 millions de cas et 597 000 décès ont été enregistrés dans le monde en 2023, dont 95% en Afrique. Au niveau national, M. Hammou assure que l’Algérie, dans les années 1960, environ 80 000 cas étaient recensés chaque année. «Et depuis, notre pays a mené une bataille historique contre cette maladie», affirme-t-il. 

Cette bataille compte 3 stations principales. Tout d’abord, dès les années 1960 jusqu’à 2000, des campagnes massives de pulvérisation d’insecticides, drainage des eaux stagnantes et surveillance des cas ont été effectués. En 2014, l’Algérie recense le dernier cas de paludisme autochtone, contracté localement. 

Enfin, en 2019, le spécialiste explique que l’OMS certifie l’Algérie comme pays exempt de paludisme, après 5 ans sans transmission locale. Pour ce qui est du diagnostic de la maladie, Dr Hammou explique que le paludisme peut être suspecté chez un malade présentant certains signes évocateurs, notamment si la personne a voyagé ou réside dans une zone endémique. «Un retour d’une zone à risque avec une fièvre inexpliquée doit toujours être examiné rapidement», assure-t-il. 

De plus, le spécialiste estime essentiel de distinguer le paludisme simple du paludisme grave. La différence repose, selon lui, sur la présence ou l’absence de critères de gravité définis par l’OMS. 

De plus, cette classification détermine également, selon lui, la prise en charge médicale et le niveau d’urgence du traitement. «Le diagnostic repose sur l’identification de symptômes cliniques évocateurs, confirmée par des tests sanguins tels que la goutte épaisse, le frottis sanguin ou les bandelettes de Test de diagnostic rapide (TDR)», soutient-il. 

Ainsi, le spécialiste assure que lorsqu’il s’agit de paludisme simple, les symptômes sont classiques tels que la fièvre, les frissons et les maux de tête, sans atteinte sévère des organes. «Bien qu’il puisse être inconfortable, il reste traitable avec des antipaludiques sans nécessiter d’hospitalisation systématique», rassure-t-il. 

Par contre, dans le cas de paludisme grave, principalement causé par Plasmodium falciparum, il peut entraîner, selon Dr Hammou, des complications sévères affectant plusieurs organes. 

Parmi les signes de gravité, on retrouve les troubles neurologiques, l’insuffisance rénale et la détresse respiratoire qui exigent une intervention médicale rapide et souvent une hospitalisation. 

C’est pourquoi, le spécialiste estime que la distinction entre ces deux formes est vitale pour adapter le traitement dès les premiers symptômes et éviter des complications pouvant être mortelles. «Une prise en charge précoce améliore considérablement les chances de guérison et réduit le risque de séquelles graves», rassure-t-il encore.

Dossier réalisé par Sofia Ouahib
 

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