Sa victoire semblait à la fois courue d’avance et totalement invraisemblable: la comédie déjantée Everything Everywhere All At Once a remporté l’Oscar du meilleur film dimanche, devenant au passage l’un des films les plus absurdes à rafler cette récompense majeure.
Trou noir en forme de bagel, godes utilisés comme des nunchakus, rochers philosophes: les ingrédients de ce long-métrage, où une propriétaire de laverie se retrouve plongée dans des univers parallèles, en faisaient sur le papier un candidat trop foldingue pour l’Académie.
Il a pourtant fini par s’imposer comme l’ultra-favori, récoltant sept Oscars, dont celui de meilleur réalisateur pour Daniel Scheinert et Daniel Kwan.
Avec son casting majoritairement asiatique, symbole d’une diversité prisée à Hollywood, il avait aussi remporté la plupart des prix décernés lors des semaines précédant les Oscars. Mélange d’action, d’humour potache et de science-fiction, le film a notamment devancé dimanche le récit intime de Steven Spielberg «The Fabelmans», la tragicomédie «Les Banshees d’Inisherin» ou le blockbuster «Top Gun: Maverick».
«Merci à l’Académie. Merci au studio A24. Vous avez vu notre étrangeté et vous nous avez soutenus pendant une année», a déclaré le producteur du film Jonathan Wang en recevant la statuette dorée. Ce film indépendant a rencontré un succès inattendu en salles, avec plus de 100 millions de dollars de recettes.
Le long-métrage chronique les aventures d’Evelyn Wang, une commerçante sino-américaine - incarnée par Michelle Yeoh ¬¬- débordée par ses soucis familiaux et ses ennuis avec le fisc.
Au milieu de son marasme quotidien, elle découvre l’existence d’univers parallèles et se voit soudainement chargée de sauver l’humanité d’une force maléfique qui s’avère être l’alter ego de sa fille lesbienne et dépressive.
Pour y parvenir, elle doit explorer l’immensité de ce «multivers», afin d’exploiter les pouvoirs issus de ses vies alternatives.