Après avoir perdu leur poste dans l’administration fédérale, des électeurs républicains, pourtant fervents supporteurs du président, estiment que les coupes menées par Elon Musk sont faites à l’aveugle.
Robert McCabe a compris que quelque chose n’allait pas lorsqu’il s’est retrouvé incapable de se connecter à Teams en arrivant au bureau un matin de février. En fin de journée, sa lettre de licenciement est tombée. Employé du bureau de Philadelphie de l’IRS, l’agence fédérale des impôts, il fait partie des milliers de fonctionnaires américains remerciés dans le cadre des réductions drastiques d’effectifs orchestrées par Elon Musk et son département pour l’efficacité gouvernementale, en application d’une promesse de campagne de Donald Trump.
Le choc est d’autant plus rude pour lui qu’il soutenait le président réélu en novembre et croyait en son discours sur la réduction des gaspillages dans l’administration. Il espérait contribuer de l’intérieur à un changement positif, mais se dit désormais déçu par la brutalité des méthodes employées. Il pensait que l’approche serait plus ciblée, au lieu de frapper aveuglément et de bouleverser la vie de milliers de travailleurs.
Les médias américains multiplient les témoignages d’électeurs républicains ayant perdu leur emploi et réalisant avec amertume les conséquences des réformes qu’ils soutenaient. Jennifer Piggot, licenciée du fisc en Virginie-Occidentale, admet se sentir trahie. Fidèle électrice de Donald Trump, elle n’imaginait pas que les suppressions de postes auraient un impact aussi direct sur sa propre vie. Ryleigh Cooper, ancienne fonctionnaire du US Forest Service, avait voté pour le candidat républicain en espérant un remboursement de la fécondation in vitro, un sujet qui lui tenait à cœur. Licenciée à son tour, elle se retrouve sans revenu, sans assurance santé et sans congé maternité, et regrette aujourd’hui son choix.
Certains, comme Jay Smith, ancien employé de l’IRS, reconnaissent qu’ils auraient fait un choix différent s’ils avaient su ce qui les attendait. D’autres, comme James Diaz, continuent de soutenir les coupes budgétaires, tout en critiquant la manière dont elles sont mises en œuvre. Ils déplorent une absence de discernement dans les suppressions de postes, devenues incontrôlables.
Sur les réseaux sociaux, ces regrets suscitent moqueries et sarcasmes de la part des opposants à Donald Trump. Beaucoup estiment qu’ils n’éprouvent de la compassion que lorsque la politique qu’ils soutenaient les affecte personnellement. Face à la grogne grandissante, Donald Trump a appelé à une approche plus mesurée, affirmant qu’il fallait privilégier des coupes ciblées plutôt qu’une réduction massive et aveugle des effectifs. Une déclaration qui ne change rien au sort de ceux déjà touchés par ces licenciements.