Une nouvelle étape vient d’être franchie dans le secteur automobile en Algérie. Le projet d’implantation d’une usine du constructeur automobile coréen Hyundai se dessine.
En effet, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a reçu, dimanche à Alger, une délégation du groupe omanais Bahwan (Holding), ainsi que des représentants du constructeur automobile sud-coréen Hyundai, avec lesquels il a examiné les voies du renforcement de la coopération, indique le département ministériel de l’Industrie. Lors de cette rencontre, «les pourparlers ont été axés sur l’examen des voies du renforcement de la coopération entre les deux parties dans la perspective de mettre en place une feuille de route conjointe visant à établir une industrie automobile locale, tout en se mettant au diapason des attentes du citoyen algérien, conformément aux instructions des hautes autorités visant à développer le secteur de l’industrie mécanique et à renforcer l’investissement».
Il faut dire que cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération économique et du développement de l’industrie automobile en Algérie, est la troisième en date après celle tenue en juillet 2024 sous la houlette de l’ancien ministre de l’Industrie et en janvier dernier entre le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, et Al Mukhaini Bahouan Selman Saad Souhail, représentant du groupe omanais Saud Bahwan. Lors de cette rencontre, le groupe omanais avait fait une présentation détaillée concernant le projet d’usine dont le montant d’investissement est estimé à 400 millions de dollars. Un projet mené conjointement entre le géant coréen de la marque et le groupe d’investisseurs Omanais. Bien que les détails sur l’emplacement du projet de l’usine n’aient pas été communiqués, plusieurs éléments ont été néanmoins esquissés lors de ces rencontres.
Le constructeur coréen vise à produire plusieurs modèles, incluant des véhicules de tourisme et des utilitaires avec un accent particulier sur l’accessibilité tarifaire et la diversité des produits.
La quête du leadership
Trois modèles de voitures de tourisme y seront produits, ainsi que deux types de véhicules utilitaires. L’autre élément distinctif de ce projet est l’inclusion future de l’industrie des véhicules électriques dans les chaînes d’assemblage. En effet, Hyundai, qui a fait de l’innovation et de la durabilité des piliers de sa stratégie mondiale, prévoit de lancer des modèles électriques en Algérie, marquant un pas significatif vers la transition énergétique dans la région.
Il faut dire qu’au regard du montant alloué, ce projet reflète l’ambition de Hyundai à mettre en place un vrai projet industriel qui lui permettra, non seulement de satisfaire le marché local, mais aussi toucher plusieurs marchés à l’échelle continentale et régionale. Ce qui permettra au géant coréen de gagner des parts de marché importantes sur le marché régional tout en consolidant la position stratégique de l’Algérie en tant que centre névralgique de production automobile en Afrique.
Car l’Algérie offre non seulement, faut-il le dire, la stabilité du marché qui s’opère à travers les nouvelles dispositions gouvernementales mises en place, mais aussi la proximité avec les autres marchés d’Afrique et de l’Europe. L’usine Hyundai devrait produire ses premiers véhicules dès la fin de l’année 2026. Les modèles initialement précités incluront un SUV low-cost et un véhicule utilitaire, répondant ainsi à la demande croissante de véhicules abordables et économiques en Algérie. En 2027, la gamme s’élargira avec l’ajout d’une berline abordable et d’un autre utilitaire. Puis, en 2028, une petite citadine viendra compléter l’offre. Ainsi, le lancement de cette usine, la sixième après celles de Fiat, Cherry, Geely, JAC et Jetour, constitue une avancée importante de l’Algérie dans sa quête d’autosuffisance et de développement durable.