Malgré l’intervention claire et nette, argumentée et documentée du bâtonnier d’Alger dans les colonnes d’El Watan, les médias français continuent de lancer des fausses informations sur l’état de santé de l’écrivain Boualem Sansal interpellé à Alger en novembre dernier et placé sous mandat de dépôt.
Le bâtonnier a eu beau affirmer que le détenu continue de se soigner et qu’il n’est pas en grève de la faim, plusieurs journaux ont mis en doute sa parole. Et sur le choix de ses avocats aussi. Dernier avatar en date ce dimanche, dans un entretien à La Tribune du dimanche, Noëlle Lenoir, présidente d’un comité de soutien à Sansal, maintient le rideau de fumée, alimentant la machine à fake news : «Dans une interview au journal El Watan, le bâtonnier (…) affirme que Boualem Sansal aurait révoqué tous ses avocats pour se défendre seul. Le comité de soutien n’accorde aucune crédibilité à ces propos…»
Peut-être que la seule crédibilité est ses propres paroles…
DU LOBBYING CONTRE L’ALGERIE !!!
Plus important, le comité qu’elle préside s’attelle à une opération politique en s’apprêtant à faire du lobbying pour faire avaliser demain par la commission des affaires étrangères, de l’Assemblée nationale française une résolution visant la «réclamation d’une mission médicale d’urgence et la possibilité pour l’avocat français de le rejoindre à Alger».
Noëlle Lenoir se joint à ceux qui souhaitent «la suspension des avancées favorables à l’Algérie dans le cadre des négociations de l’accord d’association Union européenne-Algérie, tant que Boualem ne serait pas libéré ».
Cette politisation revendiquée, en dépit de l’autonomie de la justice algérienne sur l’affaire de l’Algérien Sansal, ne s’achève pas là puisque la juriste, qui a été ministre des Affaires européennes de 2002 à 2004, estime qu’il faudrait nommer Boualem Sansal, ambassadeur pour la francophonie : «Après son dernier livre Le français, parlons-en !, ce serait parfaitement justifié.»
Et elle ajoute : «Cela marquerait aussi la volonté de la France de défendre les meilleurs promoteurs de notre langue à un moment où la francophonie marque le pas.»
Reconnaîtrait-elle ainsi que la francophonie est aussi un instrument politique ? Eclairant d’un jour nouveau la campagne médiatique de soutien à Sansal. En extrapolant, cela interrogerait-il a posteriori la remise du prix Goncourt à Kamel Daoud ?