Trente-huit ONG algériennes et internationales ont lancé, du 19 au 28 mai en cours, une campagne virtuelle «#PasUnCrime» contre «la répression croissante des droits humaines en Algérie».
A travers cette action numérique, les signataires appellent les autorités algériennes «à cesser leur assaut contre l’espace civique et les libertés fondamentales». «#PasUnCrime est une campagne numérique visant à attirer l’attention sur la manière dont les autorités algériennes tentent de plus en plus d’étouffer les voix dissidentes et la société civile indépendante. Lancée par 38 organisations algériennes, régionales et internationales, la campagne sera menée du 19 au 28 mai sur leurs comptes respectifs sur les réseaux sociaux», lit-on dans un communiqué des initiateurs rendu public, jeudi dernier.
Selon la même source, depuis l’arrêt des marches du hirak, «les poursuites en justice pour accusations terroristes infondées se sont multipliées, des amendements problématiques du code pénal ont été adoptés, des actions en justice lancées contre des organisations de la société civile et des partis politiques d’opposition, la répression contre les défenseur.es des droits humains et les médias s’est intensifiée, tandis que les autorités continuent d’entraver l’enregistrement et l’activité des syndicats indépendants».
A travers cette campagne, les organisations signataires exigent «la cessation de la répression» et la libération «immédiate et sans conditions des détenus d’opinion». «Les personnes soupçonnées d’être responsables de graves violations des droits humains doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables et les autorités doivent permettre aux victimes d’accéder à la justice et à des recours efficaces.
La campagne appelle toutes les personnes, organisations et parties concernées à contribuer à demander collectivement la fin de la criminalisation de l’exercice des libertés fondamentales en Algérie, en utilisant le hashtag #PasUnCrime», ajoute le même communiqué.
Rappelant qu’au moins 300 personnes ont été arrêtées pour avoir exercé leur liberté d’expression et de réunion, le décès en détention de Hakim Debazi et la grève de la faim de l’activiste El Hadi Lassouli, les signataires expriment, dans la perspective de l’Examen périodique universel de l’Algérie en novembre 2022, «leur vive inquiétude».
«Les organisations signataires tiennent les autorités algériennes pour responsables du dangereux recul en Algérie, notamment en ce qui concerne les droits d’exprimer son opinion, de se réunir et de s’associer pacifiquement, de partager et d’accéder à l’information», précise la même source, affirmant que cette campagne se poursuivra «jusqu’au 28 mai, date anniversaire du décès en détention du militant Kamel Eddine Fekhar». Parmi les initiateurs de cette campagne, il y a Amnesty International, la FIDH, la LADDH, Human Rights Watch et le Réseau panafricain des défenseurs des droits humains.