Malgré les efforts et les campagnes de sensibilisation en faveur de la transition énergétique, les nouvelles sources d’énergie sont en perte de vitesse et les énergies fossiles sont encore là pour durer.
Des statistiques font état de ralentissement des ventes de véhicules électriques, alors que les capacités d’installations éoliennes et solaires stagnent, et le défi de rendre le prix de l’électricité moins coûteux est loin d’être atteint, c’est même le contraire qui est constaté. C’est ce qu’affirme un rapport de la major British Petroleum dans une édition sur les perspectives énergétiques 2024. Selon le rapport de BP, la demande sur le pétrole et le gaz ne diminuera pas même si elle atteindra son pic en 2025.
Une perspective qui pourrait s’avérer peu optimiste puisque BP avait déjà prédit en 2019, le pic de la demande, et la demande a redémarré de plus belle après le confinement en atteignant des niveaux historiques. Aujourd’hui alors que l’on assiste à un ralentissement des investissements dans les énergies renouvelables, les énergies fossiles continuent de prouver leur indispensabilité que ce soit pour l’industrie, pour le carburant et l’électricité.
Selon les données collectées par BP, la demande de pétrole a augmenté de 500 000 barils par jour depuis 2019, et devrait décliner de façon très minime dans les prochaines années, puisqu’elle prévoit que la consommation mondiale continuera de caracoler à 97,8 millions de barils par jour d’ici 2035 contre 100 millions de barils par jour.
Selon Oil Prices, ce chiffre pourrait même être dépassé cette année dans le cas où la demande se renforcera durant le second semestre de 2024. «BP reconnaît que la dépendance de la civilisation humaine aux hydrocarbures ne sera pas si facile à rompre simplement en adoptant des sources d’énergies alternatives.
De plus la demande d’énergie primaire est toujours sur une trajectoire ascendante, et les hydrocarbures seront les sources d’énergie pour répondre à une grande partie de cette demande…», commente Oil Prices.
Selon le scénario de Neutralité carbone établit par BP, le pic de la demande d’énergie serait atteint l’année prochaine dans la seule condition, que les gouvernements ainsi que le monde des affaires s’accordaient à soutenir ensemble financièrement et juridiquement le recours à la transition énergétique.
Une condition qui à l’heure actuelle n’est pas remplie surtout que les nouvelles sources d’énergie n’atteignent pas leurs promesses en termes de conditions de stockage et de coûts. Le deuxième scénario, un peu plus réaliste, puisqu’il se base sur la trajectoire actuellement adoptée, et prévoit que la croissance de la demande d’énergie se poursuivra jusqu’au milieu de la décennie prochaine, avant d’atteindre son pic puis se stabiliser.
Dans ses perspectives énergétiques, BP constate un fossé entre un monde développé plus engagé dans la transition énergétique et un monde en développement en quête de plus d’énergie, ce qui stimulera davantage la demande mondiale de pétrole et de gaz. BP s’attend à une domination continue des énergies fossiles à long terme.