Dans un contexte mondial où les préoccupations environnementales prennent une place centrale, les compagnies aériennes s’engagent progressivement dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone.
Pour traiter ces problématiques, une rencontre internationale sur l’environnement et l’aviation est prévue aujourd’hui à Alger, organisée par la compagnie nationale Air Algérie réunissant toutes les parties prenantes pour établir une feuille de route collective vers la neutralité carbone à l’horizon 2050, comme fixé par l’OACI et l’Union européenne.
La projection d’une vidéo va tenter de sensibiliser le public sur les changements climatiques. Qu’est-ce que ça représente par rapport au secteur aérien ? Et quelles sont les perspectives d’atténuation ? Quels sont les projets auxquels Air Algérie pourrait s’insérer avec ses partenaires ? Il y aura des allocutions du pdg de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), du ministre des Transports et de la ministre de l’Environnement et de l’Energie.
Une charte Environnement sera signée pour acter les engagements dans le cadre de la neutralité carbone 2050. Les changements climatiques ont des conséquences sur l’activité du secteur aérien : les orages et les rafales ont contraint à des déroutements de vols et des remises de gaz. Certains vols à cause de la météo ont été contraints de retourner à leur point de départ.
De fréquentes inondations sur les aéroports côtiers ou mal drainés entraînent des fermetures temporaires de pistes. L’aviation civile représente entre 2 et 3% des émissions mondiales. Ce n’est pas énorme comparé à d’autres secteurs, mais cela reste significatif.
Programme de séquestration carbone
Deux dispositifs réglementaires encadrent aujourd’hui les émissions de CO₂ du transport aérien : le «Corsia» de l’OACI pour les vols internationaux, et l’EU «ETS» de l’Union européenne pour les vols intra-européens. «Corsia oblige les compagnies à déclarer et compenser leurs émissions de CO₂ sur les vols internationaux. Le mécanisme européen impose une compensation pour tous les vols dont le départ et l’arrivée se trouvent dans l’UE.»
Depuis 2010, une cellule environnement a été installée à Air Algérie et suit les émissions de CO₂ sur tous les vols domestiques et internationaux. «Chaque vol fait l’objet d’un calcul précis des émissions, avec documentation à l’appui pour prouver leur conformité», nous confirme un représentant de la direction générale de la compagnie nationale. Si les émissions CO₂ sont élevées, l’avion va revoir soit la trajectoire, soit le niveau de vol, soit la vitesse qui a été prise dans le cadre de ce qu’on appelle «l’optimisation opérationnelle».
Air Algérie prévoit de généraliser le bilan carbone à l’ensemble de ses activités, incluant les opérations au sol (handling), la maintenance, les déchets industriels (pneus, huiles usagées...) et même la consommation énergétique des bureaux. Ce processus est inscrit dans son plan d’action depuis 2020 en plus du «développement des projets d’atténuation».
Parmi les projets pilotes en cours, on cite le programme de séquestration carbone (plantation d’arbres), l’installation de panneaux photovoltaïques, le tri sélectif et la valorisation des déchets et un futur partenariat avec des entreprises spécialisées dans le recyclage. Kamel Benelkadi