Tension sino-philppine en mer de Chine : Manille affirme ne pas avoir «perdu» le récif contesté

17/09/2024 mis à jour: 14:07
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Les Philippines ont affirmé hier ne pas avoir abandonné un récif en mer de Chine méridionale, après le retrait d’un de leurs navires qui y était stationné dans une zone maritime dont Pékin et Manille se disputent la souveraineté, selon l’AFP. «Nous n’avons rien perdu. Nous n’avons rien abandonné. 

Le haut-fond Escoda fait partie de notre zone économique exclusive (ZEE)», a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole des garde-côtes philippins, Jay Tarriela. Il a assuré qu’il y aura une «présence» sur le «haut-fond Escoda», aussi connu sous le nom de récif de Sabina, après le retrait annoncé dimanche d’un navire philippin qui y était stationné depuis avril. «Nous ne faisons que repositionner notre navire» et «cela ne signifie pas que les vaisseaux des garde-côtes ne seront plus déployés» à cet endroit, a-t-il affirmé.
Invoquant la sécurité des opérations, il n’a pas souhaité livrer plus d’informations. 

Le BRP Teresa Magbanua mouillait dans les eaux autour de l’atoll pour remplir des «fonctions de sentinelle», selon le Conseil maritime national des Philippines, dans l’objectif d’appuyer les revendications de Manille face à Pékin et empêcher la Chine d’en prendre le contrôle.


Le mois dernier, des bateaux chinois ont bloqué une mission de ravitaillement à destination des marins philippins à bord du navire, provoquant de graves pénuries de nourriture et d’autres denrées. Pékin «exerce une souveraineté indiscutable sur (...) Xianbin Jiao et ses eaux adjacentes», a réagi dans un communiqué dimanche le porte-parole des garde-côtes chinois, Liu Dejun, en utilisant le nom chinois du récif.
Des navires chinois et philippins sont entrés en collision à deux reprises le mois dernier près du récif de Sabina, situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à environ 1.200 km de l’île de Hainan, terre chinoise la plus proche.


De nombreux accrochages ont eu lieu ces derniers mois entre Pékin et Manille, qui se disputent la souveraineté de plusieurs récifs et ilots inhabités en mer de Chine méridionale.

Cette semaine, des représentants philippins et chinois ont eu des discussions au sujet de leurs différends maritimes et Pékin a réitéré sa demande de «retrait immédiat» du navire philippin dans le Sabina Shoal. La réponse de Manille à cette demande n’a pas été rendue publique.

La Chine revendique, au nom de raisons historiques, sa souveraineté sur la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales, ignorant une décision de justice internationale selon laquelle ses prétentions ne reposent sur aucune base juridique. 

Des navires chinois et philippins sont entrés en collision à deux reprises le mois dernier près de l’atoll de Sabina, situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à environ 1.200 km de l’île de Hainan, terre chinoise la plus proche. De nombreux accrochages ont eu lieu ces derniers mois entre Pékin et Manille, qui se disputent la souveraineté de plusieurs récifs et ilots inhabités en mer de Chine méridionale.

La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.

En 2016, les Philippines ont obtenu gain de cause quant à leur requête contre la Chine devant la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye. Mais Pékin a ignoré le jugement. La Chine fonde sa légitimité sur ces territoires sur des cartes remontant aux années 1940. Washington prône un règlement multilatéral et pacifique de ces conflits. Pékin est plutôt favorable à des négociations bilatérales. 


Cette semaine, des représentants philippins et chinois ont eu des discussions au sujet de leurs différends maritimes et Pékin a réitéré sa demande de «retrait immédiat» du navire philippin dans le Sabina Shoal. La réponse de Manille à cette demande n’a pas été rendue publique.


Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, face à Pékin qui ignore une décision de justice internationale selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique. 
Ce différend alimente les craintes d’un potentiel conflit qui pourrait entraîner l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille qui date de 1951. La Chine accuse régulièrement les Etats-Unis de soutenir à dessein les nations qui rivalisent avec elle sur des revendications territoriales afin de contrer sa montée en puissance. 


Début avril 2023, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires, dont une base navale non loin de Taïwan. Le même mois, les deux partenaires en la région du Pacifique ont organisé des manœuvres militaires conjointes de deux semaines. 


Alliés des Etats-Unis, le Japon et les Philippines ont fait porter à Pékin la responsabilité des tensions en mer de Chine, Tokyo estimant que Pékin constitue le «plus grand perturbateur» de la paix en Asie du Sud-Est. En avril dernier, est tenu à Washington le premier sommet tripartite entre les dirigeants du Japon, des Philippines et des Etats-Unis, afin, notamment, de faire face collectivement à la Chine dans la région de l’Asie-Pacifique.
 

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