Taourirt Ighil : L’étreinte de la soif

15/05/2022 mis à jour: 00:02
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La distribution d’eau potable est loin de répondre aux besoins des villages de la commune de Taourirt Ighil, lesquels villages subissent tous, peu ou proue, l’étreinte de la soif. 

«L’eau est distribuée de manière très aléatoire. Dans le meilleur des cas, elle coule des robinets une fois tous les dix jours, avec une pression et un débit très faibles», témoigne un groupe de citoyens résident à la périphérie du chef lieu communal. «L’alimentation en eau potable est le parent pauvre de notre commune. 

Certains villages ne doivent leur salut qu’aux forages mis à leur disposition par des bienfaiteurs privés. Sinon, les gens se débrouillent comme ils peuvent, en s’astreignant à une corvée quotidienne», atteste un citoyen du village Iksilen. Un retraité de la localité Taghanimt, relevant du village Aguemoune, soutient que le manque d’eau perdure depuis plusieurs décennies. «Nous avons appris à ne compter que sur nous-mêmes. Que ce soit pour la lessive, l’hygiène domestique ou la boisson, les jerricans d’eau sont transportés par voiture ou à dos d’âne depuis le village Cheurfa, distant de plusieurs kilomètres», dira-t-il. «Nous passons notre temps et dépensons notre énergie à essayer de maintenir à flot nos réserves d’eau, en attendant des jours meilleurs», renchérit un habitant du village Aït Sidi Saïd.
 

D’autres citoyens soulignent qu’hormis le village Ath Maâmar, qui dispose d’un forage opérationnel à fort débit, toutes les autres localités de la commune sont logées à la même enseigne et endurent la pénurie d’eau à longueur d’année. Un membre de l’exécutif municipal de Taourirt Ighil que nous avons contacté, confirme les assertions des villageois et convient volontiers de l’existence d’une pénurie d’eau. «Nous faisons face à des perturbations récurrentes de la desserte publique. Parfois, il nous arrive de passer des semaines à sec. Même dans les conditions normales, le volume d’eau débité est très insuffisant, car nous disposons d’un seul réservoir d’une capacité de 500 m3», informe notre interlocuteur. 

«Même en combinant l’eau du barrage Tichi Haf et celle issue du forage du village Aït Idir, nous avons du mal à satisfaire les besoins de la population», avoue-t-il.
A dessein d’améliorer la qualité de la desserte, des projets de forage sont ébauchés, mais leur concrétisation reste improbable. «Un projet de forage est inscrit au profit du village Tizi El Korn, néanmoins l’avis d’appel d’offres est déclaré infructueux. Un autre ouvrage similaire est envisagé. Il en est au stade de prospection de site pour son implantation», a fait savoir le responsable de l’APC.
 

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