La Suède a promis hier une aide militaire de 4,6 milliards de couronnes, soit 402 millions d’euros, à l’Ukraine, qui comprend des systèmes de défense antiaérienne, excluant pour l’heure l’envoi d’avions de chasse, rapporte l’AFP.
Il s’agit du 17e programme d’aide de ce pays scandinave, portant le montant total de l’aide suédoise à Kiev depuis le début de l’invasion russe en février 2022 à 48,1 milliards de couronnes (4,2 milliards d’euros). Stockholm va fournir six navires d’attaque de classe CB90, des systèmes antiaériens portables, ainsi que des munitions pour les armes déjà livrées, notamment pour le véhicule de combat d’infanterie CV90.
Le programme inclut également des lance-roquettes AT4 supplémentaires. La moitié de l’enveloppe est consacrée à l’achat de pièces détachées pour la fabrication du chasseur suédois Gripen. Il n’y a «pour l’heure» pas de projet de don de tels appareils à Kiev, a précisé le gouvernement, qui veut néanmoins être prêt le moment venu. La coalition des pays fournissant les avions de chasse F-16 à l’Ukraine «nous a informés qu’elle préférait pour l’instant se concentrer» sur l’introduction de ces avions-là, a dit le ministre de la Défense, Pal Jonson.
Le 4 août, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré avoir reçu les premiers avions de chasse occidentaux, des F-16, après une attente de plus de deux ans. La Suède a déjà fait don du système d’artillerie Archer, de 50 véhicules de combat CV90 ainsi que d’une «dizaine» de chars Leopard 2 et de plusieurs systèmes de missiles antiaériens.
L’annonce de l’aide suédoise intervient au lendemain de l’appel du chancelier allemand, Olaf Scholz, à une intensification des efforts diplomatiques pour parvenir «plus rapidement à la paix en Ukraine», alors que la guerre avec la Russie entre dans sa troisième année.
«Je pense qu’il est temps maintenant de discuter de la manière dont nous pouvons sortir de cette situation de guerre et parvenir plus rapidement à la paix», a-t-il déclaré lors d’un entretien avec la chaîne publique ZDF, ajoutant que la Russie devrait participer au prochain sommet de paix sur la fin de la guerre. Olaf Scholz est désormais sous pression en Allemagne sur le sujet.
L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti anti-migrants et eurosceptique, ainsi que le nouveau parti de gauche l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) réclament tous deux la fin des livraisons d’armes à l’Ukraine et viennent d’obtenir des résultats record dans des scrutins régionaux dans l’est du pays. L’Allemagne est le deuxième plus grand donateur d’aide à l’Ukraine, après les Etats-Unis. Le gouvernement du chancelier Scholz a promis de maintenir son soutien «aussi longtemps que nécessaire». Olaf Scholz estime que la Russie devrait assister à un futur sommet international de paix en Ukraine. Elle n’a pas pris part au précédent sommet en juin, en Suisse, auquel elle a dit ne pas vouloir participer et pour lequel elle n’avait pas reçu d’invitation officielle. «Il est important que nous progressions», a commenté Olaf Scholz. «Il y aura sans aucun doute une autre conférence de paix», a-t-il affirmé, «le président ukrainien et moi sommes d’accord pour y inclure la Russie».
Dans son projet de budget 2025, Berlin a déjà prévu une réduction significative de l’aide à l’Ukraine, qui passerait d’environ huit à près de quatre milliards d’euros. Kiev s’inquiète d’autant plus que le temps des grands paquets d’aides en provenance des Etats-Unis, où un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche n’est pas exclu, semble révolu et que la France, qui compose avec Berlin le duo de tête de l’Union européenne (UE), est empêtrée depuis des semaines dans une crise politique interne.