Au moins 132 personnes ont péri au Soudan dans des inondations durant la saison des pluies cette année, a déclaré hier le ministère de la Santé. «Le nombre total d’Etats touchés est de dix, tandis que le nombre (...) d’individus affectés s’élève à 129.650», a déclaré le ministère dans un communiqué.
«Le nombre total de décès a atteint 132», a-t-il ajouté, dans un premier bilan des inondations pendant la saison des pluies qui s’étale entre mai et octobre. Il est à signaler par ailleurs qu’un barrage d’eau dans l’Etat de la Mer Rouge, à l’est du Soudan, s’est effondré à la suite des pluies torrentielles qui ont balayé la région ces derniers jours, faisant des dizaines de victimes et plusieurs villages noyés, ont rapporté hier des médias.
Selon des médias, «l’effondrement du barrage d’Arbaat, dans l’Etat de la mer Rouge, à la suite des torrents et des pluies continues de ces derniers jours, a provoqué un désastre humanitaire et la noyade d’un certain nombre de villages».
D’après ces mêmes sources, «les morts se comptent par dizaines, et jusqu’à présent, il est difficile d’obtenir le nombre total de victimes car les équipes de secours n’ont pas pu entrer dans la zone». Le barrage alimente la ville de Port-Soudan, la capitale de l’Etat de la mer Rouge, et est situé à 20 km au nord de Port-Soudan, sur la plaine côtière de la mer Rouge.
De son côté, le ministère soudanais de la Santé a indiqué dans un communiqué qu’»un certain nombre de familles étaient toujours bloquées de l’autre côté du ruisseau Khor Arbaat qui alimente le barrage». La semaine dernière, le ministère a annoncé que le nombre de décès dus aux pluies torrentielles qui ont balayé plusieurs Etats du pays était passé à 76 depuis juin dernier.
Comme un malheur ne vient jamais seul, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté par ailleurs dimanche sur une flambée de cas de choléra dans les camps de déplacés au Soudan, où les commodités de vie font cruellement défaut.
«Favorisée par les inondations et le manque d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les camps de déplacés et les communautés hôtes, une nouvelle vague de choléra frappe le Soudan», a indiqué l’OMS dans un communiqué. Elle a rappelé qu’»un mois après le signalement des premiers cas suspects, 658 cas et 28 décès ont été signalés dans cinq Etats, avec un taux de létalité élevé de 4,3%».
Parmi ces cinq Etats, Kassala compte le plus grand nombre de cas (473), suivi de Gedaref (110) et d’Al Jazirah (51), tandis que Khartoum et River Nile rapportent moins de cas, a précisé l’OMS. Elle a fait remarquer, à ce sujet, que «ces cas ne sont pas liés à la précédente épidémie de choléra qui avait été déclarée en septembre 2023».»
Celle-ci s’est techniquement terminée en mai 2024 après qu’aucun cas n’ait été signalé pendant deux périodes d’incubation consécutives», a précisé samedi depuis Port-Soudan, le Dr Shible Sahbani, représentant de l’OMS au Soudan, rappelant qu’une campagne de vaccination orale de trois jours contre le choléra s’est achevée jeudi dans deux localités de l’Etat de Kassala.