Sommet du G7 en Allemagne : Les Occidentaux annoncent l’embargo sur l’or russe

27/06/2022 mis à jour: 01:00
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Le sommet des dirigeants du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, France, Italie) a débuté hier en Bavière au sud de l’Allemagne. Le conflit russo-occidental sur l’Ukraine et ses répercussions occuperont une grande part des discussions.

Autre question entre autres à débattre : comment contrer la Chine et ses «nouvelles routes de la soie» en investissant massivement dans les infrastructures des pays défavorisés en Afrique, en Asie ou encore en Amérique latine. Les leaders d’Indonésie, Inde, Sénégal, Afrique du Sud et Argentine, sont d’ailleurs conviés à ce sommet, alors que les Occidentaux cherchent à élargir leur front contre la menace d’un bloc formé par la Russie et la Chine.

Ainsi, les sept pays du G7 ont annoncé élargir les sanctions contre Moscou, selon l’AFP. Il s’agit d’interdire d’importer l’or russe. Ils formaliseront leur engagement à l’issue de la réunion demain, mais Washington, Londres, Ottawa et Tokyo s’y sont d’ores et déjà ralliés. «Ensemble, le G7 va annoncer que nous allons interdire l’or russe, une source d’exportation majeure, ce qui privera la Russie de milliards de dollars», a tweeté le président américain Joe Biden.

Les Occidentaux ont déjà pris plusieurs volets de sanctions contre la Russie dont la guerre contre l’Ukraine est entrée dans son cinquième mois. Le président américain a lancé un nouvel appel à l’unité du G7 et de l’Otan face à Moscou. Vladimir Poutine espère que, d’une manière ou d’une autre, «l’Otan et le G7 se divisent. Mais nous ne l’avons pas fait et nous ne le ferons pas», a déclaré J. Biden avant un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Ce dernier a loué l’unité des alliés, à laquelle «Poutine ne s’attendait pas», appelant chaque pays «à partager la responsabilité» de faire face aux défis croissants de ce conflit qui s’installe dans la durée.

Un peu plus tard, à l'initiative de Washington, le G7 a évoqué un vaste programme d’investissements à destination des pays en développement censé répondre aux projets financés par Beijing. «Avec les partenaires du G7, nous visons à mobiliser 600 milliards de dollars d’ici 2027 pour des investissements mondiaux dans les infrastructures», a déclaré la Maison-Blanche peu avant un discours de J. Biden dévoilant cette proposition lors du sommet.

Le «Partenariat mondial pour les infrastructures» doit, selon la même source, «fournir des infrastructures de qualité et soutenables». Le G7 «s’est donné pour ambition de faire au monde une meilleure offre en matière d’investissement dans les infrastructures», a souligné O. Scholz, présentant le projet aux côtés du président américain. Les Etats-Unis, à eux seuls, promettent de «mobiliser» quelque «200 milliards de dollars» sur cinq ans pour ce programme.

Mais «mobiliser», ne signifie pas que les Etats vont eux-mêmes apporter ces sommes énormes. Washington ainsi arrive au total de 200 milliards de dollars en combinant des prêts, des financements publics, en partie déjà existants, et des financements privés encouragés par l’exécutif américain.

Les Occidentaux souhaitent se démarquer de la Chine, qui a investi massivement dans nombre de pays en développement, pour construire des infrastructures au travers du programme dit des «Nouvelles routes de la soie», ou pour s’assurer un accès à certaines matières premières. Pékin est accusé de mener ses projets au travers de prêts peu avantageux, qui aggraveraient de surcroît les problèmes d’endettement de pays déjà vulnérables. 

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