Sommet de l’Otan : Les Etats-Unis renforcent leur présence militaire en Europe

30/06/2022 mis à jour: 03:11
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Les Etats-Unis vont «renforcer leur positionnement militaire en Europe» afin que l'Otan puisse «répondre à des menaces venant de toutes les directions». C’est ce qu’a déclaré, hier lors du sommet de l’Alliance qui se tient depuis mardi à Madrid, le président américain Joe Biden aux côtés du secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, selon des propos recueillis par l’AFP.

Dans ce cadre, il a annoncé une présence renforcée de militaires et de capacités américaines en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les Etats baltes (l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie) au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. «Nous prouvons que l’Otan est plus nécessaire que jamais», a-t-il indiqué. Il a rappelé que les Etats-Unis ont déjà déployé cette année «20 000 militaires supplémentaires en Europe pour renforcer nos lignes en réponse aux initiatives agressives de la Russie», ce qui porte déjà à plus de 100 000 le nombre d’Américains stationnés sur le continent.

Il a observé que les Etats-Unis porteraient de 4 à 6 le nombre de leurs destroyers sur la base navale de Rota en Espagne. Comme ils établiront en Pologne «un quartier général permanent du 5e corps d’armée américain».

Il s’agira, a précisé le Pentagone, de la première présence américaine permanente sur le «flanc oriental» de l'Otan. «Nous allons maintenir une brigade supplémentaire» composée au total de 5000 personnes, qui sera basée en Roumanie, a également affirmé J. Biden.

Il a aussi annoncé des «déploiements supplémentaires dans les Etats baltes», le Pentagone a précisé que cela concernerait aussi bien l’artillerie, l’aviation, la défense anti-aérienne que la présence de troupes d’élite. Washington a promis en outre «d’intensifier les exercices avec nos alliés» baltes, selon un communiqué du Pentagone.

Le Président a assuré que son pays compte «envoyer deux escadrilles supplémentaires» d’avions de combat F-35 au Royaume-Uni, sur la base de Lakenheath dans l’ouest du pays, et «positionner des capacités supplémentaires de défense aérienne» en Allemagne et en Italie.

Le même jour, les dirigeants de l’Otan ont lancé formellement le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande, rendue possible par la levée du veto turc mardi soir. En réaction aux initiatives de Washington, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a fait savoir que «ceux qui proposent de telles décisions ont l’illusion que la Russie pourra être intimidée, en quelque sorte contenue : ils n’y parviendront pas».

Il a soutenu que «la sécurité des pays où les contingents (américains) supplémentaires seront déployés ne sera pas renforcée». Et d’ajouter : «Ce qui se passe actuellement mènera sans aucun doute en réponse à des mesures de notre part.»

Le «défi» chinois

Par ailleurs, l’Otan a jugé hier que la Chine représente un «défi» pour les «intérêts» et la «sécurité» des pays de l’Alliance, dans sa nouvelle feuille de route stratégique adoptée à cette occasion. «Les ambitions déclarées de la Chine et ses politiques coercitives défient nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs», a noté l'Otan dans ce document baptisé «Concept stratégique» et qui n’a pas été révisé depuis 2010.

C’est la première fois que ce document évoque la Chine, qui ne relève pas jusque-là de la mission de l’Alliance. L’Otan dénonce en particulier «le partenariat stratégique approfondi» entre Pékin et Moscou «et leurs tentatives mutuelles de miner l’ordre international basé sur les règles»

Et de poursuivre : «La Chine emploie un large éventail d’outils politiques, économiques et militaires afin d’accroître son influence internationale (...) tout en restant opaque sur sa stratégie, ses intentions et son renforcement militaire.»

L’Alliance évoque notamment les cyberattaques «mal intentionnées», la «désinformation» et la «rhétorique de confrontation» de Pékin. «La Chine n'est pas un adversaire mais nous devons prendre en compte les conséquences pour notre sécurité quand nous (la) voyons investir lourdement dans de nouveaux équipements militaires» et tenter de «contrôler des   infrastructures essentielles comme les réseaux 5G», a indiqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Plus tard, J. Biden a «souligné l’engagement inébranlable des Etats-Unis pour la défense à la fois du Japon et de la Corée du Sud», lors d’une rencontre hier avec les dirigeants des deux pays, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

Le président américain, son homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, se sont réunis en marge du sommet. Les deux pays asiatiques ont été invités pour la première fois à une réunion de l’Alliance.  

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