Les cinq pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Turkménistan Tadjikistan) ont appelé hier l’Allemagne, lors d’une visite du chancelier allemand, Olaf Scholz, au Kazakhstan, à investir dans le domaine énergétique et à construire des axes de transport pour relier à l’Europe cette région riche en ressources naturelles en contournant la Russie, rapporte l’AFP.
«L’intégration plus poussée des systèmes de transport et de logistique entre l’Asie centrale et l’Europe est une tâche urgente», a souligné le dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, à la tête de la première économie de la zone.
Après le premier sommet «5+1» organisé entre un dirigeant européen et les présidents des cinq ex-Républiques soviétiques centrasiatiques à l’automne 2023, O. Scholz a effectué un voyage de trois jours en Asie centrale, le premier pour un chancelier allemand en plus de 20 ans. Ces derniers mois, les pays de cette région enclavée plaident pour le développement d’un axe de transport, le corridor du milieu, qui contournerait la Russie au nord et l’Iran au sud, sous sanctions occidentales, pour rejoindre l’Europe via la mer Caspienne.
«Nous comptons sur l’aide de l’Allemagne pour relier cette route au réseau transeuropéen de transport», a poursuivi K. J. Tokaïev. Outre l’exportation de gaz, pétrole et terres rares, la perspective d’envoyer depuis l’Asie centrale vers l’Europe via la mer Caspienne de l’énergie durable, comme l’hydrogène, à l’impact environnemental limité, prend de l’ampleur. «Nous invitons les partenaires allemands à participer à ce projet stratégique», a déclaré le dirigeant kazakh.
Depuis l’intervention russe en Ukraine, des dizaines de dirigeants se sont rendus dans cette zone où la Russie, ex-puissance tutélaire, est contestée. «Le rôle de l’Asie centrale prend de l’ampleur au niveau international», a observé le président kirghiz, Sadyr Japarov. «Notre région a tout ce qu’il faut pour se développer : des ressources naturelles, des terres rares, un énorme potentiel d’énergie verte» mais «le changement climatique est une menace sérieuse pour l’Asie centrale», a-t-il ajouté, appelant l’Allemagne à coopérer dans le domaine environnemental.
La situation en Afghanistan voisin a également été abordée lors de ce sommet, sur fond d’assouplissement de la position diplomatique des Républiques d’Asie centrale vis-à-vis des talibans et une intensification des contacts économiques avec Kaboul.