La commission a été mise en place suite à la guerre de 11 jours, que se sont livrés Israël et le Hamas en mai 2021, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Ghaza, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales.
L’occupation de territoires palestiniens par Israël et la discrimination envers la population palestinienne sont «les causes principales» des tensions récurrentes et de l’instabilité.
C’est ce qu’a affirmé une commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu dans un rapport publié hier et cité par l’AFP. Israël, qui a refusé de coopérer avec la commission, a estimé que «le rapport est partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’Etat d’Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
«Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit, ndlr) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un Etat qui en occupe un autre», a écrit la présidente de cette commission, la Sud-Africaine et ancienne haute commissaire aux droits de l’homme, Navanethem Pillay. «Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences», est-il affirmé dans ce premier rapport rédigé par cette commission.
«Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d’un conflit aussi bien dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël», selon le rapport, soumis avant sa publication aux autorités palestiniennes comme israéliennes, est-il précisé dans le document.
Réfutation
L’Etat hébreu, qui accuse Mme Pillay d’être «une militante anti-Israël», a affirmé que l’enquête «a ignoré les véritables raisons qui ont amené Israël à défendre ses citoyens contre des organisations terroristes létales, qui commettent un double crime de guerre : tirer sur des civils israéliens à partir de zones civiles dans Ghaza».
La commission a été mise en place suite à la guerre de 11 jours, que se sont livrés Israël et le Hamas en mai 2021, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Ghaza, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Ghaza ont fait 13 morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.
Pour l’heure, la commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes, mais elle a souligné qu’elle devrait mener sa propre enquête.
Toutefois, Mme Pillay a estimé que ces recommandations passées «ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens», a-t-elle écrit encore.
Et de soutenir : «C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanentes contre les Palestiniens, qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les Territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est, et Israël.» Pour dénoncer la publication du rapport, une vingtaine d’étudiants et de réservistes de l’armée israélienne ont manifesté hier devant le siège des Nations unies à Genève.