C’est un rite immuable qui se perpétue depuis la nuit des temps et l’envahissement des pôles de décisions à tous les niveaux de la hiérarchie du football (fédération, ligues, clubs et structures techniques). Les sélections U17 et U23 qui sont aux portes d’échéances importantes, la phase finale de la CAN-U17 et la qualification à la Coupe du monde de la catégorie au Pérou, et la qualification au tournoi du CHAN-U23 et les Jeux olympiques de Paris 2024 sont des exemples édifiants du sujet abordé. Ces deux sélections ont-elles bénéficié de tous les moyens requis pour se préparer en prévision des objectifs qui leur ont été fixés ? La réponse est non. Faut-il les sanctionner, si elles échouent dans leur tentative de se qualifier à la Coupe du monde des U17 et la CAN-U23 et les Jeux olympiques ? La réponse coule de source. Les sélectionneurs seront virés sans aucune autre forme de procès. Ceux qui les ont choisis, désignés, intronisés risquent-ils de subir le même sort ? Jamais. Ceux-ci bénéficient d’une forme d’immunité qui échappe à tout contrôle. La logique et le bon sens voudraient que le renvoi des sélectionneurs soit accompagné de celui des responsables qui les ont propulsés à la tête des sélections. Faut-il attendre, par exemple, que la sélection des U17 ne décroche pas une place dans le dernier carré de la CAN-U17 pour faire le procès du premier responsable technique de la jeune sélection et le jeter à la vindicte populaire ? A deux mois du coup d’envoi de la CAN-U17, en Algérie, il est facile de prévoir le parcours que fera la sélection U17. Au mieux, il sera médiocre et sans qualification au Mondial péruvien au bout. C’est une évidence. Prenons le sujet sous un autre angle. La fédération et ses structures techniques ont-elles offert à la jeune sélection drivée par Rezki Remane tous les moyens pour remplir les objectifs fixés ? A aucun moment, l’intéressé n’a senti qu’il a été accompagné sérieusement dans sa difficile mission. Comme par hasard la sélection n’a jamais eu de sparring-partners de taille pour se préparer. Alors que jeudi ou vendredi, elle a disputé un match amical contre le MC Alger (U19 ?), le Maroc, à titre d’exemple, a joué contre la Croatie (0-0) dans un tournoi en Turquie. Les 11 pays qualifiés à la CAN-U17 arriveront en Algérie avec plusieurs matchs amicaux au compteur, le pays organisateur (l’Algérie) n’aura peut-être pas livré un seul match amical. Sans aborder le chapitre des joueurs évoluant à l’étranger et toutes les difficultés qui se dressent sur le chemin de leur convocation. Donc, si les U17 et ensuite les U23 ne réalisent pas les objectifs fixés, leurs staffs respectifs doivent être accompagné vers la porte de sortie par tous ceux qui partagent un pouce de responsabilité dans les échecs renouvelés des sélections juvéniles. Ceux qui décident, choisissent et ont droit de vie et de mort sur la suite de la carrière des entraîneurs ne doivent plus se cacher, ni avancer masqués. Si le coach est chassé, le responsable doit le suivre. Si la fédération est dans la logique du contrat d’objectif, celui-ci est valable pour celui qui lui a signé le contrat. C’est trop facile de faire sauter le fusible tout seul. Il faut changer toute l’installation.