Sa date est fixée au 21 septembre prochain : Une rentrée scolaire et des défis

30/08/2022 mis à jour: 21:40
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La rentrée scolaire au titre de l’année 2022-2023 est finalement programmée pour le 21 septembre. C’est lors du Conseil des ministres, tenu dimanche, que cette date a été annoncée.

Dans le communiqué des services du Premier ministère, aucun détail sur le système d’enseignement qui sera suivi n’est précisé. Toujours est-il, le retour au système classique habituel n’est pas écarté. «Monsieur le président de la République a donné instruction au Premier ministre à l’effet d’assurer la coordination entre les secteurs de l’Education et de la Santé, en vue de tenir une réunion dans les meilleurs délais, avec la participation des associations des parents d’élèves, afin de statuer sur la possibilité de reprise des cours selon le système habituel», lit-on dans le compte-rendu du Conseil des ministres.

Mais qu’en est-il réellement de la véritable préparation pédagogique et administrative ? Abdelghani, parent de deux enfants scolarisés, estime que ces petits n’ont pas été réellement en classe ces 3 dernières années. «La rentrée est déjà très retardée. Le 21 septembre signifie pour moi un mois de retard par rapport à d’autres pays où l’année commence à la fin août ou au plus tard la première semaine de septembre.

De plus, mon fils Elyas n’a eu droit qu’à 9 heures de cours par semaine. Est-ce suffisant ? Je ne suis pas pédagogue, mais je sais que cela est complètement insuffisant et pousse même nos enfants au décrochage», s’offusque-t-il. Justement, dans ce sens, les associations de parents d’élèves ont été reçues hier au ministère de l’Education afin de discuter du maintien ou pas de la double vacation.

Résultat : ils sont tous pour l’arrêt du système d’enseignement par groupes. «Avec la double vacation, les élèves n’ont eu droit réellement qu’à 10 semaines d’enseignement alors que les normes sont de 32 semaines au moins, voire 36 à 40 heures par semaine», soulignent-ils. Ainsi, le retour vers le système classique serait éminent.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette réunion, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a fait savoir qu’une décision sera prise, «très prochainement, concernant le mode d’enseignement en vue de permettre aux établissements éducatifs de remettre les emplois du temps aux enseignants pour entamer le travail».

Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) met en garde : «Dans certaines wilayas, les groupes censés ne pas dépasser les 24 élèves sont déjà des classes avec 35 à 40 élèves. Revenir au système habituel signifie le retour vers une surcharge impossible à gérer.

De facto, les grèves seront automatiquement au rendez-vous. Même la réception des nouveaux établissements ne se fera pas avant le 21 septembre. La réfection des établissements n’a pas été entamée à temps. Dans certaines écoles, elle n’a pas encore commencé. C’est du bricolage. Il n’y a pas de stratégie anticipative pour la gestion de ce rendez-vous pédagogique important

«Mesures compensatoires»

Le syndicaliste met en avant l’état de délabrement de certains établissements. «Dans la wilaya de Aïn Defla, en dehors du chef-lieu, 4 CEM sont dans un piteux état. Nous avons toutes les preuves de cette situation. Même constat à Alger, à El Tarf et dans bien d’autres wilayas. Il faut que l’impunité cesse et que les responsables de cette situation soient mis face à leurs responsabilités», s’emporte-t-il.

Même son de cloche chez Meziane Meriane, pédagogue et ancien syndicaliste, qui revient sur le système d’enseignement exceptionnel qui, de son avis, n’est guère suffisant pour achever le programme.

«Nous aurons une rentrée très difficile. Avec cette date, nous avons un véritable dilemme dans le Sud, où les températures avoisinent les 50°C, mais aussi le retard de 3 semaines pratiquement dans le programme.

Nous devons avoir un minimum établi qui correspond aux normes internationales. Il est impossible de dispenser un programme qui nécessite 40 semaines de travail en 25 semaines, à moins de le bâcler.

L’enseignement par alternance a été imposé par la pandémie de Covid. Si nous devons le maintenir par manque d’infrastructures, il faut aller vers des mesures compensatoires par la télévision, la distribution de polycopiés, ou dispenser des cours de groupes pour trois classes dans un amphithéâtre une fois par semaine et rémunérer les enseignants qui s’en chargent», suggère-t-il. 

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