Après cinq ans de reculade, le gouvernement français va dévoiler ce mardi son projet de réforme des retraites, avec une mesure phare : le report de l’âge de départ. Au gré de ses réformes, l’Allemagne a aussi emprunté cette voie, entre autres. Le vieillissement démographique continue pourtant de déséquilibrer les finances de son système des retraites. Suhl, capitale de la Seniorenrepublik. Nulle part en Allemagne, la population n’a vieilli aussi vite que dans cette bourgade de l’ex-RDA. Située en Thuringe, elle est passée de 56 000 habitants avant la réunification à moins de 36 000, à cause de la désindustrialisation et de l’exode des jeunes vers l’Ouest. La ville a la moyenne d’âge la plus élevée du pays : 51 ans, contre, à l’autre bout du classement, 40 ans pour la juvénile Heidelberg. A Suhl, les plus de 65 ans représentent un tiers de la population, une proportion alarmante que l’Allemagne toute entière atteindra, selon les démographes, en 2060, et que politiques et économistes tentent d’anticiper pour éviter ce qu’ils nomment déjà le Rentenkollaps, littéralement «l’effondrement des retraites».