Restrictions imposées aux importateurs : Les opérateurs économiques algériens crient leur ras-le-bo

08/06/2022 mis à jour: 08:38
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C’est toujours l’attente d’éclairages sur ces restrictions chez les opérateurs économiques

L’obligation faite aux opérateurs économiques activant dans l’importation de matières premières, de produits et de marchandises destinées à la revente en l’état de présenter un document attestant de l’indisponibilité des produits à importer sur le marché national pour la domiciliation bancaire continue à susciter des réactions. 

C’est en fait toujours l’attente d’éclairages sur cette question chez les opérateurs économiques. C’est également l’inquiétude, surtout que certains n’arrivent pas à avoir ce document. De ce fait, le marché commence à connaître des ruptures de stock pour certaines matières nécessaires au fonctionnement des chaînes de production, notamment dans l’industrie du plastique. 

Une situation que le président de l’Association nationale des opérateurs économiques algériens, Smail Naâmane, dénonce, appelant à l’intervention du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, pour mettre fin au cafouillage engendré par la mise en œuvre d’une telle mesure. 

Dans ce cadre, l’Association a organisé hier un rassemblement devant le siège du ministère, le quatrième du genre depuis l’annonce de cette décision le 24 avril dernier. 

Une décision qui résume : «Les opérateurs activant dans le domaine de l’importation pour la revente en l’état sont invités, à partir du 25 avril 2022, à introduire une demande, via le lien électronique : https://www.commerce.gov.dz/import, pour obtenir un document remis par les services de l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex), à joindre au dossier de demande de domiciliation bancaire, afin de parachever les procédures d’importation.» «Déjà que ces procédures sont longues, on vient nous encombrer avec cette attestation», se plaint M. Naamane, dont les actions menées par son association jusque-là n’ont pas eu de suites. «Hier, nous n’avons pas été reçus au ministère du Commerce et aucune suite n’a été donnée à notre doléance. 

Et pourtant, après le premier rassemblement, le secrétaire général du ministère s’est engagé à prendre en charge le dossier», regrette M. Naamane, dont l’association a également adressé une demande d’audience au médiateur de la République pour lui exposer la problématique. 

Laquelle bloque actuellement, selon la même source, 13 000 importateurs et freine l’activité dans plusieurs unités de production. «Il y a une quarantaine de petits producteurs que nous approvisionnons en matières premières qui sont à l’arrêt, sans compter les grandes entreprises qui sont en manque de pièces de rechange et autres», nous explique M. Naamane, citant l’exemple des fabricants de sachets en plastique et de gobelets. «Même les producteurs locaux de Helwet turc sont actuellement en difficulté avec le blocage de l’importation de graines de sésame», ajoutera-t-il. 

Et d’enchaîner : «On veut juste comprendre comment fonctionne l’Algex pour la délivrance du fameux document.» «Qu’on nous explique et qu’on nous donne des informations sur les produits fabriqués localement», appelle-t-il encore, soulignant que la plateforme mise à la disposition de tous les secteurs et opérateurs économiques pour s’assurer de la non-disponibilité des matières et des produits à importer sur le marché national n’est pas facile à accéder. 

D’où ces actions et ses démarches. «On commence à libérer petit à petit, mais ce n’est pas suffisant», note, par ailleurs, le président de l’Association. Après l’exception prononcée pour l’industrie pharmaceutique et le secteur agricole, le champ est également ouvert aux importateurs des matières premières nécessaires pour la fabrication des articles scolaires pour la préparation de la prochaine rentrée, nous apprend-il. «Cependant pour d’autres activités c’est toujours le stand-by», regrette M. Naâmane. 
 

L’Association se réunira la semaine prochaine pour décider des actions à mener face à cette situation de blocage. Mais surtout pour avoir plus de détails sur la banque de données, laquelle regroupe tous les produits locaux et l’ensemble des producteurs nationaux activant dans l’industriel, l’agriculture et l’artisanat. Cette plateforme électronique compte au total, selon le ministère du Commerce, 418 836 produits et 10 442 producteurs.
 

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