L ’Algérie est confrontée à une situation de stress hydrique en raison des changements climatiques. C’est la quatrième saison de suite que les précipitations sont en deçà de la moyenne habituelle.
«Jusqu’ici, le taux de remplissage des barrages, à l’échelle nationale, a atteint 44,52%», a fait savoir, avant-hier, le coordinateur principal à l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Ouglaouane Mourad, relevant que ce taux est «moyennement acceptable». Il s’agit du même niveau enregistré l’année dernière.
Selon lui, les barrages dans les régions de l’ouest du pays ont enregistré un taux de remplissage de 26%, ceux du Centre 24% et ceux de l’Est 61%. Il n’a pas dit si les réserves d’eau seraient suffisantes pour faire face à des difficultés en approvisionnement en eau potable au cours de l’été prochain.
Par ailleurs, il a reconnu que plusieurs barrages enregistraient des taux «importants» d’envasement, notant que «sur une capacité globale de 80 barrages existant en Algérie, dépassant 7 milliards de mètres cubes, le volume de la vase avoisine 1,2 milliard de mètres cubes, soit un taux de 13%».
Pour endiguer ce phénomène et améliorer les capacités de stockage des barrages, les autorités compétentes ont recours, selon lui, à différentes méthodes de dévasement. Pour faire face au stress hydrique que connaît le pays, le gouvernement place tous ses espoirs sur le dessalement de l’eau de mer, une option coûteuse et énergivore, pour remédier au déficit important en matière de ressources en eau.
Début mai, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé que cinq stations de dessalement d’eau de mer, dotées chacune d’une capacité de production de 300 000 m3 d’eau/jour, seront lancées dès le «mois de mai prochain» à l’échelle nationale. Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a révélé, pour sa part, que la réserve d’eau actuellement disponible «est suffisante pour assurer la sécurité hydrique à l’échelle nationale, grâce notamment aux chutes pluviales importantes enregistrées, qui s’ajouteront aux eaux produites par les stations de dessalement d’eau de mer, susceptibles d’assurer un été tranquille».
«L’Algérie a adopté une stratégie pour la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie grâce à l’eau des barrages», a ajouté le ministre, notant que ces cinq stations futures vont permettre de porter les capacités de mobilisation de l’eau de mer dessalée à 42%, contre seulement 17% actuellement.
L’Algérie compte 14 stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, dont le nombre sera porté à 19 après l’entrée en exploitation des projets programmés à partir de 2024. Un nombre appelé à la hausse après la concrétisation du 2e programme des six autres stations, dont la mise en service future va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et souterraines, selon lui.