Rencontre internationale à Alger : Air Algérie mobilisée pour «une aviation verte»

15/06/2025 mis à jour: 15:42
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Une rencontre sur l’environnement et l’aviation a été organisée, hier, par la compagnie nationale Air Algérie à son siège à Bab Ezzouar (Alger)

Une rencontre internationale sur l’environnement et l’aviation a été organisée hier par la compagnie nationale Air Algérie à son siège de Bab Ezzour (Alger). 

Une opportunité qui a permis de mettre en exergue les retombées du changement climatique sur l’activité aérienne et les mesures d’atténuation et d’adaptation à prendre pour réduire les effets. Le massage essentiel véhiculé par l’ensemble des intervenants : ce n’est pas une turbulence passagère, mais un changement de climat qui nous impose un changement de cap. 

Dans son allocution, Saïd Sayoud, ministre des Transports, a affirmé que «les changements climatiques sans précédent nous imposent à tous une mobilisation collective pour instaurer des systèmes de transport aérien plus durables et respectueux de l’environnement. Bien que le secteur aérien soit un moteur essentiel du développement économique et touristique, il constitue également une source d’émissions de gaz à effet de serre. Cette réalité exige aujourd’hui «une approche équilibrée conciliant les impératifs du transport aérien et la nécessité de préserver l’environnement». 

Dans cette optique, il a rappelé que le ministère des Transports œuvre, en coordination avec tous les acteurs du secteur, à «soutenir les programmes de renouvellement de la flotte aérienne par des avions moins consommateurs de carburant et plus écologiques, promouvoir l’adoption d’énergies propres dans l’aviation, conformément aux directives internationales, développer les infrastructures aéroportuaires selon les normes environnementales internationales, incluant l’amélioration de la ventilation, la réduction de la consommation énergétique et le traitement des déchets, moderniser les procédures de navigation aérienne et d’atterrissage pour diminuer les temps de vol et les émissions associées et former les ressources humaines aux normes de sécurité environnementale et les sensibiliser à l’importance de la transition verte dans l’aviation». 

Il ne fait pas dans la nuance en soulignant : «Nous sommes conscients que la transition vers une aviation durable n’est pas un choix, mais une nécessité impliquant des engagements nationaux et internationaux, notamment ceux liés à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques». 

La transition n’est pas un choix 

Dans ce contexte, l’Algérie réaffirme son engagement total à respecter les accords conclus en la matière et à contribuer activement à toutes les initiatives visant à réduire les émissions carbone, particulièrement dans l’aviation civile, tout en garantissant aux passagers un transport aérien organisé et sécurisé. Cette rencontre aboutira à des recommandations pratiques engageant toutes les parties prenantes du secteur aérien vers plus de durabilité et de sécurité.

Le Pdg d’Air Algérie, Hamza Benhamouda a affirmé de son côté que «cette rencontre internationale constitue une étape dans le parcours visant à consolider une véritable volonté collective. Il est devenu impératif de confirmer que les changements climatiques sont désormais une grave menace pour l’avenir de l’humanité. Il n’est plus acceptable d’ignorer ce danger qui plane à l’horizon. Parmi les secteurs les plus concernés par ce défi figure le transport aérien. Bien que son empreinte carbone soit relativement limitée comparée à d’autres secteurs, son impact est qualitatif et son expansion rapide en amplifie les effets». 

Partant de ce constat, «la compagnie nationale Air Algérie ne pouvait qu’embrasser cette transformation dans sa vision et sa stratégie. Non seulement par conformité aux normes internationales ou alignement sur les engagements de l’Etat, mais par une conviction profonde que notre pérennité est conditionnée par notre capacité à nous adapter écologiquement, à transformer les défis en opportunités et les contraintes en valeur institutionnelle». 

Selon lui, «notre entreprise s’est engagée à être à l’avant-garde de cette démarche en adoptant une vision environnementale qualitative née de la reconnaissance de notre responsabilité écologique et matérialisée par des stratégies opérationnelles touchant tous les niveaux de notre empreinte environnementale. Nous avons amorcé cette transition par un bilan carbone exhaustif de nos activités, étendu aujourd’hui à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, incluant l’exploitation, la maintenance, le ravitaillement et les services afin de constituer une base de données précise nous permettant de prendre des décisions fondées sur des bases scientifiques et réalistes. C’est pourquoi, nous avons fixé des objectifs ambitieux structurés autour de cinq piliers». 

Il détaille son plan d’action. Il s’agit de moderniser les opérations aériennes via le renouvellement de la flotte, l’adoption de technologies plus efficientes en carburant et l’intégration de techniques de vol avancées réduisant les émissions de gaz, améliorant ainsi l’efficacité environnementale, la sécurité et la performance.

Il est question également de renforcer l’efficacité énergétique dans toutes les installations de la compagnie via la rationalisation de la consommation et l’adoption de solutions innovantes, notamment dans les ateliers de maintenance et les centres d’opérations et placer l’innovation et le digital comme leviers centraux pour améliorer la performance, simplifier les procédures et renforcer la transparence et l’efficacité. 

Il s’agit également d’intégrer les carburants durables d’aviation (SAF) dans les opérations comme option combinant ambition environnementale et efficacité opérationnelle, tout en explorant des stratégies locales de production en partenariat avec les acteurs nationaux et gérer les déchets de manière durable via une approche d’économie circulaire : réduire leur volume, systématiser le tri et recycler – particulièrement dans les services du catering et d’approvisionnement.

 «La protection de l’environnement n’est pas seulement un engagement institutionnel ou une question éthique, mais aussi une condition de sécurité aérienne en réduisant les risques liés aux oiseaux  et aux polluants autour des aéroports, ce qui nous a poussés à lancer des campagnes de sensibilisation intensives dans notre environnement opérationnel. 

La transition écologique n’est pas qu’une décision administrative : c’est un projet participatif exigeant l’engagement concret de tous (ingénieurs, techniciens, pilotes) pour traduire cette vision en comportements quotidiens équilibrant impératifs opérationnels et exigences environnementales».  Kamel Benelkadi
 

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