Rencontre gouvernement-walis : Le Président fait parler les chiffres

21/01/2023 mis à jour: 02:33
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Le rappel des walis devant le président de la République répond à une logique du suivi sur le terrain des engagements pris lors des précédentes rencontres. C’est bien la méthode Tebboune de s’assurer de la concrétisation de ses orientations au grand bénéfice du citoyen de l’intérieur du pays. Il s’agit d’insuffler un nouvel état d’esprit basé sur la transparence, l’initiative et le courage puisé dans la force de la loi. Les nouveaux codes des communes et des wilayas ont été entièrement revus, précise le président de la République. Ces responsables locaux auront leurs prérogatives pleines et entières pour exercer leur pouvoir sur leur territoire. Pourtant, deux secteurs seront toujours placés en dehors de leur tutelle. C’est le cas de la pédagogie et de l’armée. Les défis auxquels sont soumis ces commis de l’Etat sont autant nombreux que le sont les préoccupations de leurs populations. Pour les réussir, le chef de l’Etat compte énormément sur un changement de mentalité en mettant fin aux réflexes hérités du temps de la léthargie, de la bureaucratie, voire de la corruption. Se voulant plutôt satisfait du rendement de ses invités du jour, le Président a cité, pour la circonstance, la mise sur pied de quelque 700 unités économiques permettant la création de plus de 52 000 postes d’emploi en l’espace de trois mois, qui marquent la période passée entre les deux rencontres en question. Et pour mieux inciter les responsables locaux à plus d’engagement, le président Tebboune tient à les rassurer de sa protection sans faille en ne prêtant guère d’importance aux lettres de dénonciation anonymes et à toutes les suspicions non fondées. L’autorité de l’Etat, à ne pas confondre avec l’autoritarisme, nuance l’orateur, doit combattre les résidus de la issaba. Les forces du mal qui ont programmé la faillite du pays en se servant d’une importation anarchique soutenue par une surfacturation débridée. Le changement opéré sur ce plan a fait chuter le montant de l’importation de 68 milliards de dollars à 38 milliards tout en portant le taux d’exportation hors hydrocarbures de 1 à 7%. Les réserves de change grimpent ces dernières années à plus de 60 milliards de dollars. Le chef de l’Etat, qui s’adresse aux walis, ajoute dans sa lancée que la croissance économique du pays atteindra, en fin de cette année, un taux de plus de 5% au moment où la conjoncture internationale connaît une décroissance notable. Le seul point qui n’agrée pas encore les prévisions reste le chapitre de l’inflation, qui est de l’ordre de 9%. Bien qu’elle se présente à un seul chiffre, le chef de l’Etat demande plus d’efforts pour la ramener encore à la baisse. 

L’objectif final de l’action des pouvoirs publics demeure le bien-être du citoyen. Pour y parvenir, l’annonce d’une augmentation des salaires à hauteur de 47% vient d’être faite lors de cette rencontre avec les walis. Le Président fixe cet objectif dans le courant de cette année 2023. C’est une occasion de plus pour appeler les responsables et les élus locaux à être de véritables managers capables de créer de la richesse. Il leur est demandé de travailler en étroite collaboration avec la société civile, qui regroupe des compétences avérées et une volonté de relever les défis. L’intérêt doit être aussi porté sur le Haut Conseil de la jeunesse. Ces deux structures doivent avoir le droit de cité à travers toutes les communes et les wilayas du pays. Elles sont de véritables réservoirs d’idées et d’énergies. 

L’optimisme du Président quant à la relance de l’économie nationale est total. Pour mieux convaincre son assistance, il cite la production du sucre, à partir de la betterave, et de l’huile de table à 100% algérienne. L’investisseur est mis sous la protection de l’Etat et de la loi, précise-t-il encore en guise d’assurance, par les pouvoirs publics, dans tout acte d’investir. L’appel est lancé à l’adresse des personnes détentrices de sommes d’argent thésaurisées ou circulant hors système bancaire officiel. En guise d’anecdote, lourde de sens, qui démontre la cupidité sans limite de certaines gens, le président Tebboune cite le cas d’une famille qui dispose de quelque 500 000 milliards. Il reste à savoir si cette somme est comptée en dinars ou en centimes. Dans les deux cas, elle sort bien de l’ordinaire ! 

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