Rencontre de la CSA hier avec la presse : Les syndicats pour un SNMG à 80 000 DA

29/03/2022 mis à jour: 00:04
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La Confédération des syndicats autonomes (CSA) accorde une priorité absolue à la revendication de la revalorisation du pouvoir d’achat en érosion continue, notamment avec l’inflation qui prend des proportions inquiétantes.

Après une année de militantisme dans le cadre du hirak et deux années de la pandémie de la Covid-19, il est temps de revenir sur terrain». C’est en ces termes que les militants syndicalistes membres de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) ont entamé leur rencontre avec la presse tenue, hier, au siège du Cnapeste. Sur le plan de charge de la Confédération désormais dirigée par Boualem Amoura, pour un mandat six mois, plusieurs dossiers sont à l’ordre du jour.

La priorité est donnée au dossier du pouvoir d’achat en érosion continue, notamment avec l’inflation qui prend des proportions très inquiétantes. «La situation socioéconomique du pays et du citoyen est très critique. Agir aujourd’hui est plus qu’obligatoire pour éviter une éventuelle déflagration sociale. Les modifications apportées sur le taux de l’IRG ne sont pas réellement une véritable augmentation de salaires mais plutôt la ‘‘récupération’’ d’un droit. Les hausses qui ne dépassent pas les 2000 à 3600 DA sont très insignifiantes.

Il en sera de même pour la révision du taux du point indiciaire. Selon nos calculs, les hausses ne vont pas aller au-delà de 2000 à 6000 DA. Un leurre de plus sans changement réel pour le pouvoir d’achat», lance Boualem Amoura, SG du Satef et nouveau coordinateur de la CSA.

Sadek Dziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), estime qu’il est «primordial» d’aller vers un «rééquilibrage salarial» et surtout vers un SNMG de 80 000 DA pour garantir une vie décente au travailleur algérien.

La création d’un Observatoire national du pouvoir d’achat est encore une fois formulée comme revendication. M. Dziri insiste sur l’obligation d’annoncer le véritable taux d’inflation avec un calendrier d’augmentation de salaire préétabli. Pour lui, c’est le seul moyen d’aller vers un «apaisement réel» de la colère sociale.

Demande d’enregistrement de la confédération

«Dans notre stratégie de retour sur le terrain, notre première étape est la relance de notre demande d’enregistrement de la CSA. Même si officiellement nous ne sommes pas reconnus en tant que Confédération, le gouvernement, sur pression du Bureau international du travail (BIT), est allé vers l’amendement de la loi 90-14 relative à l’exercice syndical. Pour nous, c’est une bataille de gagnée et un gain de cause. Nous attendons que la nouvelle loi soit adoptée au Sénat pour relancer notre demande», explique le coordonateur, Boualem Amoura.

Son prédécesseur, Salim Ouelha, coordinateur du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), n’a pas caché son pessimisme quant à l’exécution des textes de loi. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’amender les lois mais de changer les pratiques.

Il appuie ses dires par les «intimidations» que subiraient les représentants syndicaux dans les wilayas. Dans le même ordre des idées, Djamel Ghoul, président du Syndicat national indépendant des imams et du personnel du secteur des Affaires religieuses et des Wakfs, donne l’exemple d’absence, dans les textes de loi, d’autorisation écrite pour la tenue des différentes activités syndicales.

«La seule chose demandée est d’annoncer la tenue de telle ou telle activité. Sur le terrain, pour organiser un conseil de wilaya ou un congrès, nous sommes obligés d’attendre une autorisation», s’indigne-t-il. Il revient également sur la «non-application» des décisions de justice relatives à la réintégration des syndicalistes ayant eu gain de cause en justice.

Parmi les autres dossiers à l’ordre du jour de cette rencontre des syndicats de la Fonction publique, figurent le droit à la retraite sans condition d’âge et la révision l’ordonnance 06-03 portant statut général de la Fonction publique.

Pour le premier point, les participants réclament la «récupération» des 68 milliards de DA versés par la Caisse nationale des retraites (CNR) pour renflouer plusieurs caisses dont la CNAC et imposer une taxe sur les grosses fortunes pour équilibrer la distribution des richesses.

Pour le second point, les syndicalistes exigent leur implication dans l’établissement de ce nouveau texte (statut de la Fonction publique) et dans les Conseils administratifs (CA) de la CNAS et du FNPOS, «d’autant que le travailleur participe au fonctionnement de ces caisses»

Les participants ont témoigné à la fin de leur rencontre leur solidarité avec leurs confrères du Sud en grève pour réclamer l’«actualisation» de plusieurs primes dont essentiellement la prime de zone.

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