Le remaniement ministériel annoncé, il y a quelques semaines, a été opéré jeudi dernier. Le président Abdelmadjid Tebboune a décidé finalement de procéder à un simple lifting de l’Exécutif d’Aïmene Benabderrahmane maintenu, quant à lui, à la tête du gouvernement. En effet, le changement annoncé n’a touché que six départements ministériels.
Certains ministres ont, cependant, gardé leur qualité de membre du gouvernement tout en changeant de portefeuille. Un seul département de souveraineté, en l’occurrence le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a changé de main. Le chef de l’Etat a confié ce ministère à Brahim Merad, qui était jusque-là médiateur de la République. Ce faisant, il a muté son titulaire depuis 2020, Kamel Beldjoud, au ministère des Transports.
Ce secteur qui souffre, rappelons-le, d’instabilité, vu le nombre de ministres qui se sont succédé à sa tête en moins de trois ans : Farouk Chiali, Lazhar Hani, Kamel Nasri, Aissa Bekkai et Abdallah Moundji. Ce dernier est désigné secrétaire général de la présidence de la République, dont le titulaire Mohamed El-Amine Messaid est décédé, le 20 août dernier, à l’âge de 70 ans.
Ce remaniement a concerné aussi le secteur des Travaux publics, qui peine, à son tour, à relever tous les défis qui s’imposent à lui avec notamment des chantiers interminables dans diverses régions du pays. Cette fois, le choix a été porté sur le PDG du groupe public de BTP Cosider, Lakhdar Rekhroukh. Remplaçant Kamel Nasri, le désormais ex-patron de Cosider hérite d’un méga-ministère, puisque il se chargera, en plus des Travaux publics, de l’Hydraulique et des infrastructures de base.
La santé remodelée !
Le secteur qui a connu le plus grand remodelage est celui de la Santé. Ministre depuis 2020, Abderrahmane Benbouzid, qui a eu à gérer notamment la très difficile situation sanitaire induite par la propagation de la Covid-19 et ses conséquences sur la prise en charge des milliers de patients, a été remercié à la faveur de ce remaniement.
Son poste de ministre de la Santé a été confié à Abdelhak Saihi, qui assumait jusque-là la tâche de secrétaire général du même ministère. Dans le même secteur, le chef de l’Etat a décidé aussi d’introduire un changement à la tête du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Lotfi Benbahmed qui avait la charge de ce département est congédié. Et c’est Ali Aoun qui accède au rang de ministre. Nommé directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) le 7 mars dernier, il chapeautera désormais toute l’industrie pharmaceutique, un domaine qui fait toujours parler de lui en raison des difficultés liées aux pénuries, itératives, de certains produits d’extrême nécessité.
Le cinquième secteur concerné par ce remaniement est celui de l’Enseignement supérieur. Ainsi le choix a été porté sur Hamid Bidari, recteur de l’université de M’sila, pour remplacer Abdelbaki Benziane. Le chef de l’Etat a procédé aussi à la fusion des ministères délégués chargés de l’Economie de la connaissance et des Start-up avec le ministère délégué chargé des Microentreprises.
Ce nouveau département est confié à Yacine El-Mahdi Oualid qui accède ainsi, pour la première fois depuis son arrivée dans le gouvernement, au rang de ministre.
Les autres ministres ont été maintenus dans leurs postes, à l’image de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, Abderrachid Tebbi, ministre de la Justice, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, Abdelhakim Belabed, ministre de l’Education et Brahim Djamel Kessali, ministre des Finances.
Examen de l’avant-projet de déclaration de politique générale
L’avant-projet de déclaration de politique générale, qui sera présenté au Parlement, a été examiné, mercredi, lors de la réunion du gouvernement, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre. Lors de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement a entamé ses travaux, présidés par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, par «l’examen d’un avant-projet de déclaration de politique générale qui sera présenté au Parlement, conformément aux dispositions de la Constitution», précise le communiqué. Le document en question intègre, ajoute la même source, «les données inhérentes à la concrétisation des actions engagées par les différents secteurs ainsi que le bilan d’étape des réalisations du gouvernement depuis l’adoption de son Plan d’action en septembre 2021». APS