Regrettant l’épisode d’interdiction d’exportation des produits alimentaires : Ali Bey Nasri plaide pour la création d’un comité de pilotage des exportations

12/04/2022 mis à jour: 04:47
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Le président de l’Association nationale des exportateurs, Ali Bey Nasri, a déploré, hier sur les ondes de la Chaïne 3, l’absence d’un comité de pilotage pour réguler l’activité d’exportation.

 «Il existe plusieurs intervenants mais pas de comité de pilotage des exportations…Nous perdons du temps et le temps est contre nous», alerte l’invité de la rédaction de la Radio algérienne, avant d’évoquer l’épisode d’interdiction d’exportation des produits alimentaires prise le 23 février dernier et qui a fortement pénalisé les entreprises exportatrices. «Nous avons vécu une malheureuse expérience, les produits n’ont été libérés que 32 jours plus tard», regrette Ali Bey Nasri en souhaitant que pareil procédé ne se renouvelle plus. «Ceci a non seulement porté préjudice à l’image du pays, mais il faut aussi souligner que cela a touché les petits et non pas les grands, notamment les exportateurs de produits du terroir destinés à nos compatriotes vivant à l’étranger. 

La décision est intervenue à la veille du mois de Ramadhan, c’était vraiment dommageable et je le répète, cela a touché les petits», indique encore l’invité de la Chaîne 3. 

Le président de ladite association se demande pourquoi les exportateurs n’ont pas bénéficié au moins d’un délai. «Bloquer des conteneurs au port et aux frontières alors que des clients attendaient de l’autre côté leur marchandise domiciliée et payée ne peut pas se faire», déplore-t-il. «Quand il s’est agit de l’interdiction d’exportation des déchets ferreux le 13 février dernier, un délai d’exécution a été établi jusqu’à fin mars, c’est-à-dire presque deux mois après l’annonce de l’interdiction. Pourquoi cela n’a pas été le cas pour les produits alimentaires ?» s’interroge Ali Bey Nasri en regrettant l’arrêt d’une dynamique et un engouement des entreprises pour l’exportation. 
 

Évoquant la visite en Algérie du Premier ministre italien, Mario Draghi, l’intervenant sur les ondes de la radio a estimé que l’Algérie devrait profiter de la nouvelle donne géostratégique. «Il y a une demande qui s’adresse à l’Algérie compte tenu de la crise ukrainienne…et c’est le moment pour notre pays de saisir cette opportunité afin d’avoir des accords de partenariat avec l’Italie et d’autres pays et les inviter à venir investir», soutient Ali Bey Nasri. «Pour se faire, il faut des pré-requis, comme l’amélioration du climat des affaires. Nous sommes toujours dans l’attente du nouveau code des investissements, qui va permettre justement de faciliter l’investissement dans notre pays… C’est le moment d’aller dans le sens de la délocalisation ou de la coproduction en Algérie.» 

Ali Bey Nasri souligne en outre que la nouvelle donne géopolitique devrait également nous pousser à revoir l’accord d’association. «La nouvelle reconfiguration mondiale, notamment liée à l’accession ukrainienne, doit porter des questionnements fondamentaux sur notre position sur cet accord, sachant que de nouveaux pays, comme l’Ukraine et la Serbie, pourraient intégrer l’espace européen, et ce sera à notre détriment si l’on garde les mêmes clauses de l’accord» négocié, pour rappel, avec une quinzaine de membres de l’UE. 

Évoquant, par ailleurs, la question des zones franches, le même responsable estime qu’il faudra aller très vite en déterminant les conditions d’installation de ces zones, les secteurs d’activité à prioriser et les exonérations fiscales dont elles bénéficieront. «Deux conditions doivent prévaloir à l’installation de ces zones, c’est qu’elles servent de formation et d’apprentissage pour les Algériens en visant surtout les métiers du futur et les nouvelles technologies. Aussi, il faudra fixer les conditions de transfert des dividendes et que ces zones soient installées au niveau des ports pour les activités destinées à l’exportation», dit-il. 

Dans le cas de l’Afrique, le même responsable suggère la mise en place de plateformes d’exportation, notamment à In Guezzam, Bordj Badji Mokhtar, Debdeb, El Oued et Tindouf. «L’Afrique est demanderesse de tous les produits industriels, qu’il s’agisse de produits pharmaceutiques, agroalimentaires, construction, plastique…tout peut y être exporté», soutient Ali Bey Nasri. 

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