L’impact global de la réalisation de ce grand projet, en plus de l’acheminement du gaz vers le marché européen, sera de permettre l’alimentation en gaz naturel des régions désertiques traversées, y compris celles de certaines régions des pays voisins du tracé du gazoduc.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, effectuera aujourd’hui une visite de travail à Abuja (Nigeria), lors de laquelle il prendra part à la deuxième réunion tripartite Algérie-Niger-Nigeria sur le projet du gazoduc transsaharien (Trans-Saharan Gas-Pipeline - TSGP), selon un communiqué du ministère.
Cette réunion, qui regroupera les ministres en charge de l’Energie des trois pays, s’inscrit dans le cadre de «la reprise des discussions au sujet du projet du gazoduc transsaharien», précise le communiqué, qui indique que les ministres examineront «l’état d’avancement des décisions prises lors de la précédente réunion et les prochaines étapes devant aboutir à la réalisation du projet».
La reprise des discussions entre les trois partenaires intervient en pleine crise énergétique en Europe qui cherche activement des alternatives au gaz russe en Afrique.
Le TSGP est un gazoduc intercontinental d’une longueur totale de 4128 kilomètres, dont 1037 km traverseront le territoire du Nigeria sur 841 km, le Niger (2310 km) – soit le plus long tronçon – et le territoire algérien jusqu’à la côte méditerranéenne en vue de l’exportation vers l’Europe. Le projet prévoit la construction d’une vingtaine de stations de compression.
Il aboutira dans sa partie onshore soit à Beni Saf à l’ouest, soit à El Kala à l’est, selon les études initiales de faisabilité du projet. Une première réunion avait eu lieu à Niamey au Niger au mois de février.
L’Algérie, le Niger et le Nigeria avaient alors signé un accord en vue du développement du projet de gazoduc transsaharien), dont le coût est estimé à environ 13 milliards de dollars, en vue d’acheminer 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel du Nigeria vers l’Europe, via le Niger et l’Algérie.
Tout en créant des sources de revenus essentielles pour les marchés gaziers africains, le gazoduc transsaharien permettrait à l’Europe de s’approvisionner directement en gaz à partir des pays africains, dans le cadre de sa quête de diversification de ses sources d’approvisionnement, notamment dans le sillage des retombées de la crise avec la Russie, principal pourvoyeur en gaz de la majorité des pays européens.
L’impact global de la réalisation de ce grand projet, en plus de l’acheminement du gaz vers le marché européen, sera de permettre l’alimentation en gaz naturel des régions désertiques traversées, y compris celles de certaines régions des pays voisins du tracé du gazoduc.
Il permettra aussi l’alimentation sur son passage des régions du nord, du nord-est et du centre du Nigeria ainsi que des pays du Sahel, comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Une grande partie du coût, estimé à 13 milliards de dollars, du pipeline sera consacrée au Niger, qui bénéficiera d’importantes retombées socioéconomiques et qui pourra par la même occasion monétiser ses propres réserves de gaz.
En mai dernier lors d’une conférence de presse en marge des assemblées annuelles de la BAD tenues dans la capitale ghanéenne Accra, le président de la BAD, Akinnyumi Adesina, ancien ministre nigérian, avait loué le rôle du gazoduc transsaharien Algérie-Nigeria, le qualifiant d’important pour l’intégration africaine, notamment en matière énergétique, dont le gaz est un élément essentiel, selon lui.