Onze personnes ont été tuées entre dimanche et mardi dans des attaques attribuées aux milices de deux factions rivales en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, après des semaines d’accalmie, ont indiqué hier des sources militaire et locales, relayées par l’AFP.
Dans la nuit de dimanche à lundi à Gina, un membre de la communauté Lendu a été tué dans la rue par des miliciens présentés comme appartenant au groupe Zaïre.
La milice Zaïre est un groupe d’autodéfense communautaire créé en 2019, qui affirme défendre les intérêts de la communauté Hema, majoritairement pastorale en conflit avec la communauté Lendu, principalement composéed’agriculteurs, pour le contrôle des terres. En représailles, des membres de la Coopérative pour le développement du Congo (Codéco) qui prétendent défendre les intérêts des Lendu, ont fait incursion à Fataki et tué dix personnes dont des enfants, dans deux familles Hema, également selon des témoins. «A Fataki, nous avons enterré dix corps dans une fosse commune. Parmi eux, six membres d’une même famille dont quatre enfants, ainsi que quatre membres d’une autre famille dont trois enfants», a précisé une source humanitaire sous le couvert de l’anonymat. Les dix morts de Fataki, «abattus à coup de machettes (ont été) enterrés mercredi dans une fosse commune», a confirmé Justin Gudza, chef du secteur de Walendu Djatsi. Gina est à 40 km de la cité de Fataki, où est installée une base de l’armée congolaise, ainsi qu’une base des Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). Le porte-parole de l’armée congolaise dans la région a déploré ces «attaques et représailles des groupes armés». «Depuis plus de deux ans, Fataki était devenu un milieu très calme, les activités ont repris, les communautés vivent ensemble, se fréquentent», a décrit le lieutenant Jules Ngongo. L’armée va «traquer tous ces groupes armés réfractaires au processus de la paix», a-t-il promis.