Les Etats-Unis et les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire iranien (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont déposé auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, ont indiqué hier des sources diplomatiques, citées par l’AFP.
«Le texte a été déposé dans la nuit», a indiqué un diplomate européen, une information également confirmée par une deuxième source. Cette résolution critique, la première depuis juin 2020, exhorte l’Iran à «coopérer» avec l’AIEA, se focalisant sur le dossier des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays.
La date du vote n’est pas encore connue mais, selon un des diplomates, il devrait avoir lieu demain. Dans une déclaration en ouverture lundi à Vienne de la réunion du Conseil des gouverneurs, le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi, a déploré l’absence de réponses «techniquement crédibles» de la République islamique.
«J’espère qu’à l’issue des délibérations cette semaine, nous nous engagerons à résoudre le problème une fois pour toutes car il ne va pas disparaître», a souligné le responsable devant la presse. Parallèlement, les négociations pour ressusciter le pacte de 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, sont suspendues depuis mars.
L’Iran dément avoir de telles intentions. Washington s’était retiré en 2018 de l’accord sous la présidence de Donald Trump, qui avait jugé le texte insuffisant et rétabli dans la foulée les sanctions économiques contre Téhéran.
L’Iran a fustigé lundi une initiative «non constructive», susceptible d’avoir «un impact négatif à la fois sur l’orientation générale de notre coopération avec l’AIEA et sur les négociations», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh.
La Chine et la Russie, les deux autres Etats impliqués dans le JCPOA (acronyme anglais de l’accord), ont exprimé leur opposition. L’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov a dénoncé sur Twitter une action «contreproductive», à laquelle Moscou «ne s’associera en aucune façon».