Production de flacons d’insuline : Le pari réussi de l’Algérie

11/03/2023 mis à jour: 16:34
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Photo : D. R.

Les flacons d’insuline seront fabriqués pour la première fois en Algérie après l’entrée en activité de l’unité de production de stylos à insuline de Boufarik (Blida), relevant des laboratoires Novo Nordisk.

Le lancement de l’opération de production d’insuline en flacons par l’unité Saidal à Constantine se fera à compter du 19 mars prochain. C’est la principale annonce faite ce jeudi par Ali Aoun, ministre de l’Industrie pharmaceutique, lors de sa visite de terrain à l’unité de production du groupe Saidal à Cherchell. Les flacons d’insuline seront fabriqués pour la première fois en Algérie après l’entrée en activité de l’unité de production de stylos à insuline de Boufarik (Blida), relevant des laboratoires Novo Nordisk.

Il a permis une baisse de 1000 DA à l’unité, dans le prix destiné aux diabétiques, avec une qualité analogue à celle des stylos importés avec une prévision de satisfaction de la totalité des besoins nationaux en 2024.  Ainsi, l’Algérie va couvrir entre 40 et 50% des besoins du pays en insuline avec l’objectif d’économiser 200 millions d’euros en 2023.

La facture d’importation d’insuline coûte au Trésor public entre  400 et 420 millions d’euros annuellement. En outre et lors de l’inspection de l’unité de production du groupe Saidal à Cherchell, le ministre a exprimé sa «déception face à ce qu’il a découvert» , dénonçant «la mauvaise gestion et le manque d’exploitation des équipements de production en fabriquant seulement deux catégories thérapeutiques». Il a dénoncé «la mauvaise gestion de l’administration à haut niveau».

M. Aoun a affirmé que Saidal ne bénéficiera plus de traitement privilégié ni particulier, soulignant que les mesures seront appliquées avec fermeté étant donné que le groupe bénéficie de fonds publics.

En vue d’améliorer la performance et la gestion du groupe, il a instruit la présidente-directrice générale de Saidal, Fatoum Akacem, installée dans cette fonction depuis le 11 février 2020,  d’«appliquer les contrats d’efficacité et de se passer des mauvais directeurs». Ali Aoun ne comprend pas comment Saidal, fleuron de l’industrie pharmaceutique algérienne dans les années 1980, est tombé aussi bas.

Saidal, qui couvrait 45% des besoins du marché national, n’en couvre actuellement que 2%, soit une baisse conséquente en termes de médicaments produits par le groupe de 350 à 50 médicaments !

Renforcer la souveraineté sanitaire

Le ministre qui connaît très bien cette entreprise, car ayant été aux commandes en tant que président- directeur général du groupe Saidal de 1995 à 2008 et directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d’avril à septembre 2022, souhaite la réhabiliter et la mettre à niveau et accélérer le plan de réinvestissement déjà approuvé.

Mais l’objectif à moyen terme est de garantir la disponibilité des produits pharmaceutiques et renforcer la «souveraineté sanitaire» et par ailleurs créer de la valeur ajoutée, augmenter le taux d’intégration et être plus compétitifs sur les marchés extérieurs. Le président de la République lui-même a donné des orientations pour relancer et promouvoir l’entreprise Saidal pour lui permettre de jouer un rôle leader sur les marchés national et africain et accorde un intérêt particulier à ce dossier.

Après une période de grâce, Ali Aoun hausse le ton vis-à-vis des cadres managériaux de Saidal, coupables à ses yeux «de ne pas avoir appliqué les instructions du ministère». Il a ajouté qu’il prendrait toutes les mesures punitives à partir de la semaine prochaine, surtout après un délai accordé au groupe il y a 6 mois, mais les responsables n’ont pas tenu compte des instructions.

M. Aoun a indiqué que la plateforme numérique du ministère ne contient aucun chiffre du groupe, ni aucun inventaire, aucune matière première, ni le volume des stocks destinés à la commercialisation, alors que tous les opérateurs sont dans l’obligation de présenter un rapport hebdomadaire sur l’état de leurs stocks et le seuil de production.

Cette mesure, loin d’être une formalité bureaucratique, vise à garantir la traçabilité et une meilleure maîtrise de la disponibilité des médicaments. Une sorte de tableau de bord qui permet ainsi d’anticiper pour éviter les ruptures de stocks récurrentes chaque année et la tension sur certains médicaments essentiels.

Ces situations sont extrêmement préjudiciables et auront «un impact négatif sur un nombre croissant de patients», en particulier dans un contexte de médecine d’urgence, mais aussi pour les personnes vivant avec une maladie chronique. 
 

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