Sonatrach n’a encore fait aucune déclaration sur le sujet. Il est à rappeler que les contrats qui sont actuellement en vigueur entre l’Espagne et l’Algérie ont été signés il y a plus de 20 ans, avec une validité jusqu’en 2032, pour un volume annuel de l’ordre de 5 millions de mètres cubes.
Le groupe espagnol Naturgy annonce avoir conclu un accord avec le groupe Sonatrach sur le prix de fourniture du gaz naturel pour l’année 2024 avec effet rétroactif. La presse espagnole se fait l’écho de l’information en précisant que Naturgy et Sonatrach sont parvenus à un accord sur les prix à appliquer à la fourniture de gaz via le Medgaz pour 2023/2024, et commenceront à établir des critères de révision pour 2025/2027.
Sonatrach et Naturgy, qui avaient débuté les négociations sur les prix du gaz en 2021, sont difficilement parvenus à un premier accord, en octobre 2022, sur les prix de fourniture de gaz via Medgaz pour l’année 2022, avec effet rétroactif. L’Espagne a dû accepter de payer plus cher le gaz algérien conformément aux données du marché.
Naturgy avait alors souligné que la seule raison pour laquelle la révision des prix conclue n’a concerné que l’année 2022, et non une période de trois ans comme stipulé dans les contrats, est due à la «volatilité extrêmement élevée des prix des matières premières».
L’accord sur la révision des prix est en effet très ardu en raison de la fluctuation des prix sur le marché gazier. Dans ce contexte, Sonatrach cherche à garantir ses intérêts, surtout que lorsque les prix du gaz étaient au plus bas sur le marché mondial, notamment durant la période de la pandémie de Covid, le groupe algérien avait dû faire face à «des pressions» de la part de ses partenaires, dont Naturgy, pour réviser largement à la baisse les prix de la matière première, et contracter la durée des contrats à long terme.
La donne a ensuite complètement changé suite à la crise énergétique survenue dans le sillage de la guerre en Ukraine, ayant propulsé les cours du gaz naturel aux alentours de 180 euros le mégawattheure (MWh), contre environ 20 euros/MWh durant les années précédentes. Actuellement, le prix du gaz naturel se négocie légèrement au-dessus de 30 euros/MWh.
Depuis plus d’une année, les équipes de négociation des deux sociétés se réunissent régulièrement pour déterminer le coût du mégawattheure et la durée du volet prix. «La clôture de cette dernière négociation confirme la capacité de Naturgy à conclure des accords dans des contextes concurrentiels.
Il reflète la solidité de la relation historique entre les parties et confirme l’engagement des deux entreprises en faveur de la sécurité d’approvisionnement de la péninsule Ibérique, Sonatrach se révélant ainsi être un partenaire fiable», a souligné le patron du groupe Naturgy dans un communiqué repris cette semaine par la presse espagnole.
Sonatrach, pour sa part, n’a encore fait aucune déclaration sur le sujet. Il est à rappeler que les contrats qui sont actuellement en vigueur entre l’Espagne et l’Algérie ont été signés il y a plus de 20 ans, avec une validité jusqu’en 2032, pour un volume annuel de l’ordre de 5 millions de mètres cubes.
Le contrat implique des engagements fermes, via des clauses «take or pay» et un bilan d’étape incluant une renégociation des prix tous les trois ans. «Nous avons eu la chance de pouvoir conclure un accord sur les prix pour 2022, et personne n'aime être dans une entreprise sans connaître le prix d'achat et c'est précisément la situation dans laquelle nous nous trouvons en ce moment», avait déclaré, il y a quelques mois, Francisco Reynés, concernant le contrat en cours avec le groupe Sonatrach.
En juin 2024, l’Algérie a confirmé son statut de premier fournisseur de gaz à l’Espagne avec 45,2% des exportations totales de gaz naturel reçues par le pays européen, avec 12.936 gigawattheures (GWh), devant la Russie (19,9%) et les Etats-Unis (11,5%).
L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne depuis sept mois consécutifs. Au cours de l’année en cours, l’Algérie a ainsi renforcé son statut, avec 37,3% du total, devant également la Russie (21,9%) et les Etats-Unis (18,6%), selon les données du bulletin statistique de l’organisme étatique espagnol Enagás.