Prisonniers sahraouis détenus au Maroc : Des militants déposent plainte à l’ONU pour «détention arbitraire»

02/07/2022 mis à jour: 02:48
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Dix-huit militants sahraouis, incarcérés au Maroc pour l’assassinat de membres des forces de l’ordre en 2010, dans l’affaire dite de Gdeim Izik, ont déposé une plainte contre le royaume auprès de l’ONU pour «détention arbitraire», a indiqué hier un groupe de soutien, cité par l’AFP.

Cette affaire tient son nom du camp où ont été tués, en novembre 2010, 11 policiers et gendarmes marocains près de Laâyoune, la capitale du Sahara occidental administré par Rabat depuis la fin de la colonisation espagnole. «Les prisonniers de Gdeim Izik déposent une plainte contre le Maroc auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, alléguant des actes de torture et de répression politique», précise un communiqué du groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental.

Le groupe ajoute que «les Sahraouis qui militent en faveur de l’autodétermination sont soumis à des pratiques discriminatoires et ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement sur la base d’aveux entachés de torture».

Ces militants font partie d’un groupe de 23 Sahraouis condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité dans le cadre de l’affaire de Gdeim Izik. Début juin, quatre plaintes ont été déposées contre le Maroc devant le Comité des Nations unies contre la torture, concernant quatre activistes sahraouis, dont trois condamnés dans l’affaire de Gdeim Izik, «gravement torturés», ont annoncé des ONG.

La Coordination des familles des victimes du camp de Gdeim Izik a, elle, dénoncé dans un communiqué «une dangereuse tentative de galvauder les faits, transformant les criminels en victimes».

Le conflit du Sahara occidental, territoire riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario. Tandis que Rabat prône un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine, le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU lors de la signature, en 1991, d’un cessez-le-feu, mais qui ne s’est jamais concrétisé. 

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