Préventions et risques de catastrophes naturelles : Les Algériens rechignent à assurer leurs biens immobiliers

12/02/2023 mis à jour: 03:38
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Photo B. Souhil

Selon de nouveaux bilans officiels, le séisme, de magnitude 7,8, qui a frappé la Turquie et la Syrie, a fait plus de 24 000 morts. Des régions entières ont été ravagées par les secousses qui ont aussi fait des milliers de blessés et de sans-abri. En effet, au lendemain du séisme, des dizaines d’immeubles d’habitation sont réduits en miettes. Dans la ville turque d’Iskenderun, par exemple, ils ne sont désormais que des montagnes de gravats.

Si ce séisme, l’un des pires jamais vu dans cette région du monde depuis plus de 200 ans, donne donc à réfléchir, il relance également le débat sur la question de l’assurance contre les catastrophes naturelles, surtout en ces temps de montée en flèche des désastres naturels, accentués par le changement climatique. D’ailleurs, ce type d’assurance est obligatoire, comme l’indique ordonnance n° 03-12 du 27 Joumada Ethania 1424, correspondant au 26 août 2003, relative à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à l’indemnisation des victimes. Celle-ci stipule dans son 1er article que tout propriétaire, personne physique ou morale, autre que l’Etat, d’un bien immobilier construit, situé en Algérie, est tenu de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant ce bien contre les effets des catastrophes naturelles officiellement décrétées par les pouvoirs publics. Elle indique également que toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle et/ou commerciale est tenue de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant les installations industrielles et/ou commerciales et leur contenu contre les effets des catastrophes naturelles. «L’Etat, dispensé de l’obligation d’assurance citée ci-dessus, est tenu pour les biens dont il est propriétaire ou dont il a la garde, des obligations d’un assureur», poursuit l’ordonnance. En ce qui concerne les effets des catastrophes naturelles, visés à l’article 1er, sont, selon l’ordonnance, les dommages directs causés aux biens suite à la survenance d’un événement naturel d’une intensité anormale, tel que tremblement de terre, inondation, tempête ou tout autre cataclysme. Malgré son caractère obligatoire, cette assurance ne couvre qu’un faible pourcentage des biens immobiliers détenus par les particuliers.

A cet effet, un cadre supérieur au niveau d’une société d’assurance se désole : «Malheureusement, en dehors des entreprises à caractère industriel ou commercial, rares sont les particuliers qui souscrivent à cette assurance.» La raison principale, selon lui, est la faible culture de l’assurance. «Nous faisons face à un autre problème qui est que nous n’avons pas encore trouvé une formule qui oblige le citoyen à souscrire cette assurance, pourtant obligatoire», affirme-t-il. A cela s’ajoute, selon ce cadre supérieur en assurance, à l’absence du climat de confiance entre l’assureur et l’assuré. C’est pourquoi, le spécialiste recommande d’intensifier les campagnes de sensibilisation afin de réinstaurer le climat de confiance. En termes de tarifs, le cadre supérieur assure qu’ils sont homologués et restent à la portée de tous. Il faut compter 4000 DA par an.

De son côté, Al Assad Zerrouk, président de l’Union générale arabe des assurances (UGAA), avait affirmé que l’Algérie est le premier pays arabe à mettre en place un système d’assurance contre les catastrophes naturelles, tout en mettant en exergue la nécessité de prendre cette expérience comme un exemple à suivre «compte tenu du fait que l’environnement arabe est confronté aux mêmes risques et catastrophes naturelles».

En dehors de l’assurance contre catastrophes naturelles, il existe une autre assurance, non obligatoire mais également importante. Il s’agit de l’assurance multirisque habitation. Cette assurance s’adresse donc particulièrement aux propriétaires ou locataires d’appartement ou de maison individuelle et permet de protéger le patrimoine familial. Elle couvre, de manière générale, plusieurs risques, tels que l’incendie, les dégâts des eaux, les bris de glace, le vol et la responsabilité civile. En termes de tarifs, l'assurance est à partir de 4500 DA/ an. Les prix varient selon la valeur des biens déclarés. 

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