Dans le secteur des Finances, le cap est mis sur la modernisation du marché de la dette publique. Le dossier a été lundi 12 août au centre des discussions entre le ministre des Finances, Laaziz Faid, et les cadres de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité (DGTC).
Pour assurer cette transition, le ministre a mis en exergue la nécessité de mettre en place des infrastructures de marché conformes aux standards internationaux. Lors de son intervention, il a souligné «l’importance de l’innovation pour moderniser le marché des valeurs du Trésor et pour améliorer son attractivité, notamment pour intégrer les segments non bancarisés».
Autrement dit, lutter contre l’informel. Laaziz Faid a, dans le même sillage, insisté sur le renforcement du rôle de ce marché dans le financement du budget de l’Etat en mobilisant davantage de ressources, sachant qu’en Algérie les valeurs du Trésor se distinguent en trois catégories : les bons du Trésor à court terme (BTC) de 13 à 26 semaines ; les bons du Trésor assimilables (BTA) – de 1, 2, 3 et 5 ans – et enfin les obligations assimilables du Trésor (OAT) (de 7, 10 et 15 ans).
Un appel a par ailleurs été lancé pour l’exploration de toutes les opportunités disponibles, de nouveaux produits financiers et de nouveaux mécanismes d’incitation. D’où l’importance de la vulgarisation des activités du marché des valeurs du Trésor et des mécanismes de financement du budget de l’Etat, pour mieux informer les parties prenantes sur les enjeux et les opportunités liés à la modernisation du marché. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère rendu public à l’issue de la réunion avec les cadres de la DGTC. Il s’agit en somme, pour Laaziz Faid, «de positionner l’Algérie à l’avant-garde des technologies financières, en créant des conditions propices au développement d’un segment dynamique du marché financier».
«Efficacité croissante»
Et ce, pour plus d’efficience et d’efficacité sur le marché. Une efficacité déjà assurée par la plateforme actuelle, en l’occurrence Plat TRESOR-X, en fonction depuis 2014, qui a permis, selon le ministre, au Trésor public de mobiliser des montants significatifs sur le marché primaire et de faciliter les transactions sur le marché secondaire. A fin 2023, les montants mobilisés étaient de 2673,7 milliards dinars alors que ceux transigés ont atteint 2414,4 milliards. Des montants qui témoignent, selon le communiqué, de l'«efficacité croissante» de Plat TRESOR-X. Mais d’autres objectifs sont assignés à cette plateforme, dont la dynamisation du marché en favorisant «la liquidité, la transparence et la sécurité des systèmes». A titre indicatif, cette plateforme est un système qui permet la tenue et la gestion électronique des séances d’adjudication sur le marché primaire et la négociation sur le marché secondaire des valeurs de l’Etat. Les interventions s’effectuent en temps réel pour l’adjudication ainsi que les négociations à la vente et achat des titres sur le marché secondaire.
Les intervenants sur Plat TRESOR-X sont la DGTC, en sa qualité d’émetteur et animateur du marché, la Banque d’Algérie, la Bourse d’Alger, le dépositaire central Algérie Clearing et enfin les spécialistes des valeurs du Trésor (SVT). Ces derniers sont au nombre de 11, dont 8 du secteur bancaire et 3 institutions financières non bancaires. Justement, cette plateforme objet de la rencontre vise à renforcer davantage l’interconnexion entre ces acteurs, à accélérer et sécuriser les opérations et à fournir des outils d’analyse et de gestion avancés.
Cette plateforme intégrale «sera capable d’évoluer avec le développement des marchés financiers nationaux, en intégrant de nouveaux instruments financiers et en répondant aux besoins futurs du marché», résume le communiqué.