Le groupe pétro-gazier national Sonatrach et le groupement chinois CNTIC/LPEC ont signé, avant-hier à Alger, un contrat portant sur la réalisation d’un complexe de production de methyl tert-hutyl éther (MTBE), un additif pour la fabrication de l’essence sans plomb, d’un investissement équivalent à 76 milliards de dinars (environ 500 millions de dollars).
Selon l’APS, Ce projet sera réalisé à la zone industrielle d’Arzew, pour une capacité de production de 200 000 tonnes/an et entrera en production en 2025. Cet investissement sera financé par la Banque nationale d’Algérie (BNA) à 70% et Sonatrach, sur fonds propres, à 30%. A cet effet, une convention a également été signée, à la même occasion, entre Sonatrach et la BNA portant sur le financement du projet.
Ce projet entre dans le cadre du programme de développement de la pétrochimie inscrit dans le plan d’investissements à moyen terme de Sonatrach.
La cérémonie de signature des deux documents s’est déroulée au siège de la direction générale de Sonatrach, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du représentant de l’ambassadeur de Chine en Algérie, du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, du DG de la BNA, Mohamed Lamine Lebbou, ainsi que des représentants des deux sociétés chinoises.
Dans son allocution, M. Arkab a estimé que la réalisation de ce projet aura une «très grande» incidence sociale et économique en termes d’autosuffisance en MTBE, ce qui permettra de se passer de l’importation de ce produit, dont le prix actuel est de 1100 dollars/tonne, en plus de l’exportation de l’excèdent de production.
Il a expliqué, en outre, que ce projet contribuera à la valorisation du méthanol produit dans le complexe CP1Z d’Arzew, en l’utilisant comme intrant dans la production du MTBE.
Pour sa part, M. Hakkar, cité par l’agence officielle, a annoncé que ce nouveau complexe devrait «entrer en production en juin 2025» et que la réalisation de ce projet permettra «de ne plus importer cet additif», soulignant que l’Algérie «a importé en 2021 pour plus 170 millions de dollars de MTBE». Le responsable a, en outre, salué l’implication des banques algériennes dans le financement des projets «à forte valeur économique», en particulier la BNA, qui participe au financement de ce programme «à hauteur de 70% de son montant global».
M. Hakkar a estimé que la signature de cet «important» contrat marque une étape «essentielle» dans la concrétisation du programme de développement de la pétrochimie de Sonatrach, inscrit dans son plan d’investissement à moyen terme.
Ce programme comprend la réalisation du projet de production de polypropylène, d’une capacité de 550 000 tonnes/an, à Arzew, en partenariat avec Total, pour lequel «l’ouverture des plis se fera avant la fin de l’année».
Il a également évoqué, indique la même source, la réalisation du complexe de production de plus de 100 000 tonnes/an de LAB (linéaire alkyl benzène) à Skikda, dont la phase de sélection de l’EPC est prévue «avant la fin de exercice en cours».
Enfin, pour ce qui est du complexe de production de polypropylène implanté en Turquie, d’une capacité de 450 000 tonnes/an avec le partenaire Renaissance, «dont la phase de sélection de l’EPC a été achevée», le financement «étranger» sera finalisé «avant le mois d’octobre pour lancer directement le projet», a-t-il détaillé.
Pour sa part, le représentant de l’ambassadeur de Chine en Algérie a indiqué que ce contrat représente «l’un des plus gros contrats signés entre les sociétés chinoises et algériennes» en 2022, ce qui permettra, selon lui, «de promouvoir la coopération et d’approfondir l’amitié entre la Chine et l’Algérie». Il a souligné, dans ce sens, que l’Algérie et la Chine sont «de vieux alliés et de bons partenaires» et les relations entre les deux pays «continuent de se développer de manière saine».
S’exprimant à l’issue de la signature de la convention avec Sontarach, le PDG de la BNA a assuré que sa banque «s’engage» à garantir à Sonatrach «un accompagnement et un conseil au-delà de l’aspect financier, ainsi que l’expertise à travers ses équipes».
Le ministre de l’Energie et des Mines a indiqué, dans un communiqué, que son département a tracé plusieurs objectifs dans le domaine de l’industrie pétrochimique, dont celui d’atteindre 5 milliards de dollars d’exportation à moyen terme, contre 1,2 milliard de dollars actuellement. M. Arkab a souligné que le développement de l’industrie pétrochimique «est l’une des principales options adoptées pour la réalisation de cet objectif», précise le document.
Concernant la réalisation du complexe de production du MTBE, le ministre a affirmé que ce projet contribuera «à la valorisation du méthanol produit par le complexe CP1Z, en l’utilisant comme produit intermédiaire de production MTBE, au développement du savoir-faire algérien dans ce domaine, à la création de postes d’emploi et à la promotion de la sous-traitance nationale».