La Corée du Nord a affirmé hier avoir récupéré l’épave d’au moins un drone «venu de Corée du Sud», publiant des images de l’appareil, dont certains experts ont confirmé l’origine sud-coréenne, rapporte l’AFP.
Le 11 octobre, le Nord a accusé Séoul d’avoir envoyé dans l’espace aérien de sa capitale Pyongyang des drones chargés de tracts de propagande, ce que le Sud a nié. Un porte-parole du ministère de la Défense nord-coréen a cependant déclaré hier que les forces de sécurité du pays avaient trouvé un drone écrasé à Pyongyang le 13 octobre, selon l’agence de presse officielle KCNA.
Les enquêtes menées «ont scientifiquement prouvé que le drone est venu de la République de Corée», a dit ce porte-parole, dont le nom n’a pas été communiqué, utilisant le nom officiel de la Corée du Sud. Le responsable a assuré que l’engin était du même type que ceux exhibés à Séoul lors du défilé militaire de la Journée des forces armées en 2023. Il a toutefois précisé qu’il est seulement «plutôt probable» que ce drone soit celui qui a «éparpillé des tracts dans le centre de la municipalité de Pyongyang», alors que le Nord s’est auparavant montré affirmatif. L’armée sud-coréenne a dans un premier temps démenti toute implication avant de refuser de commenter. «Il ne sert à rien de vérifier ou de répondre aux affirmations unilatérales de la Corée du Nord», a-t-elle déclaré hier dans un bref communiqué.
Les spéculations locales désignent des groupes de militants de Corée du Sud, habitués à envoyer de la propagande et des dollars vers le Nord, généralement au moyen de ballons volants.
KCNA a publié plusieurs images de ce qu’elle dit être l’appareil sud-coréen, dont une où il apparaît coincé dans un arbre. Le député sud-coréen Yu Yong-weon, qui siège à la Commission de la défense au parlement, a suggéré qu’il était possible que la Corée du Nord ait publié des images d’une réplique de drones militaires de Séoul, notant que de nombreux drones utilisés par des civils ressemblent à celui qui a été, selon Pyongyang, envoyé par le Sud. Le Nord a dans le passé déjà montré des drones semblant être des copies de drones américains RQ-4 Global Hawk et MQ-9 Reaper, a indiqué le bureau de Yu Yong-weon dans un communiqué. Pyongyang a prévenu qu’il considérerait comme une «déclaration de guerre» tout nouvel incident de ce type.
En 2022, la Corée du Nord a envoyé des drones vers le Sud, dont cinq sont parvenus à traverser la frontière, amenant l’armée sud-coréenne à effectuer des tirs d’avertissement et déployer des avions de combat. Ces derniers n’ont pas réussi à abattre un seul drone.