Des milliers de citoyens ont pu accéder à leurs nouveaux logements ces derniers temps, au niveau de la capitale. Aussitôt la joie de la remise des clefs passée, les bénéficiaires se rendent compte d’une extrême priorité, celle de sécuriser leurs appartements contre les voleurs. L’installation de barreaudage, de portes «blindées» ou le renforcement des portes déjà existantes est devenu la règle.
Dans la quasi-totalité des nouvelles cités, la situation est la même ; des citoyens qui dépensent des sommes importantes pour «barricader» leurs logements. Généralement, les appartements situés dans le rez-de-chaussée sont munis de barreaudage. Il n’empêche que certains citoyens trouvent judicieux de le remplacer par un autre plus solide.
Au rez-de-chaussée, les nombreux délinquants qui rôdent dans les nouvelles cités d’habitations, n’hésitent pas à visiter un appartement, que ce soit de jour comme de nuit. Pour ceux relevant du programme AADL, il est interdit de mettre du barreaudage dans les balcons ou fenêtres situées à partir du 2e étage. Seuls le rez-de-chaussée et le 1er étage y sont autorisés. Une réglementation que certains bénéficiaires n’hésitent pas à transgresser.
«Pour qu’ils imposent aux citoyens de ne pas mettre des barreaudages, ils doivent d’abord commencer par veiller à la sécurité de leurs biens», dira un résident à l’ouest d’Alger. Sur les réseaux sociaux, cette question suscite beaucoup de réactions parmi notamment les bénéficiaires de logements AADL. Ils sont d’ailleurs nombreux à affirmer ne pas se conformer à la réglementation «en raison de l’insécurité ambiante».
Toutefois, un problème de taille est à relever. Le barreaudage installé par certains, permet aux voleurs d’escalader facilement le bâtiment et accéder au voisin du dessus. Pour de nombreux citoyens, une autre solution existe, consistant en l’installation de clôture en aluminium ou en PVC pour rendre leurs balcons plus ou moins inaccessibles. Cette solution permet, certes, aux concernés de gagner en espace et de prémunir leur appartement contre la pluie, mais elle est aussi une astuce qui permet de dissuader d’éventuels voleurs.
Toutefois, il n’y a pas que les façades extérieures qui sont exposées au risque de vol. C’est pourquoi, de simples citoyens «investissent» dans des portes solides et infranchissables, coûtant les yeux de la tête, afin d’avoir l’esprit tranquille en leur absence. D’autres installent une deuxième porte en plus de celle déjà existante.
Ainsi, certains appartements ont l’apparence de véritables forteresses, toutes les issues étant entourées de barres et de plaques de fer. L’attitude des citoyens renseigne, si besoin est, sur le sentiment d’insécurité régnant. Une insécurité qui affecte ceux qui résident déjà dans ces cités et ceux qui ne comptent pas occuper dans l’immédiat leurs appartements.
Compte tenu des renforcements et des colmatages réalisés dans quasiment toutes les ouvertures existantes dans certains appartements, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre le risque de voir les bénéficiaires de ces mêmes logements piégés, en cas d’une extrême urgence, tel que les incendies. «Au lieu de placer un barreaudage fermé et hermétique, il faut au moins le concevoir sous forme de volets ouvrables, permettant aux membres de la famille de sortir en cas de nécessité», préconise-t-on.