Aude Hesbert, la nouvelle directrice du Festival du cinéma américain de Deauville, a annoncé que le trompettiste Ibrahim Maalouf ne ferait plus partie du jury de la 50e édition du festival, en raison d'un «malaise dans l'équipe» lié à la vague #MeToo.
Dans une interview accordée à *La Tribune Dimanche*, elle a expliqué que même si ce n'était pas à elle de juger ou de punir, la présence de Maalouf devenait problématique pour la bonne tenue du festival. Ibrahim Maalouf avait été accusé d'agression sexuelle sur mineure plusieurs années auparavant, mais avait été relaxé en 2020.
L'avocate d'Ibrahim Maalouf, Me Fanny Colin, a exprimé son mécontentement face à cette décision, estimant que le festival sacrifiait un innocent pour des raisons mercantiles. Elle a indiqué que Maalouf, ayant été publiquement innocenté, allait combattre cette éviction en justice. Selon Hesbert, la décision a été prise après de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et au sein de l'équipe, qui était déjà ébranlée par l'affaire précédente impliquant l'ancien directeur du festival, Bruno Barde, accusé d'agressions sexuelles.
Hesbert a également déclaré qu'elle prévoyait de prolonger le travail de son prédécesseur tout en introduisant une nouvelle forme de gouvernance. Une charte contre les violences sexistes et sexuelles sera publiée au début du festival pour prévenir les abus de pouvoir, dans le cadre d'une vigilance accrue sur ces questions à l'avenir.